mardi 8 mars 2016

En route pour le purgatoire !

Aujourd'hui, on est le lendemain d'hier. Vous y aviez pensé, à ça ?

En ce moment, je dors beaucoup. Comparativement aux deux semaines précédentes, où mon temps de sommeil variait entre deux et moins de cinq petites heures, je dors beaucoup. En somme, je dors un peu plus de cinq heures. Je dors profondément. Je ne me sens pas réellement fatiguée. Mais quand je me réveille, j'ai toujours l'impression de revenir de loin, l'impression d'avoir vécu pendant mon sommeil quelque chose de très intense... de très réel.
La plupart du temps, je me souviens de mes rêves. Mais je ne les consigne pas dans mon cahier avec les autres, comme avant. Ils se passent toujours la même chose. Je revis toutes les nuits le même cauchemar. Le même, mais différent. C'est toujours plus réel. Toujours plus douloureux. Toute la journée, je m'efforce de me vider l'esprit. Et puis le soir, malgré la fatigue, j'ai peur de m'endormir, parce que je sais que mon subconscient va s'empresser de me remplir la tête de tout ce que je me suis efforcée de garder à distance. Une nouvelle flèche va venir transpercer mon cœur. Je me rassure comme je peux : je me dis qu'au bout d'un moment, il n'y aura plus de place pour qu'une énième vienne s'y loger. Je me dis qu'un jour viendra où ça arrêtera d'aller de pire en pire. Et puis, quand j'ai envie de pleurer, j'essaye de penser à quelque chose de complètement futile; quelque chose qui me fera sourire sans raison.

Vendredi dernier, il pleuvait. Une petite pluie toute hésitante, le genre de pluie que je n'aime pas. S'il ne fait pas sec, je préfère carrément que l'orage se pointe et éclate. Comme pour le reste, j'aime être dans l'excès. Mais vendredi, je ne sais pas pourquoi, alors que je me sentais submergée par une vague mélancolie, j'ai levé la tête sous la pluie et j'ai laissé les gouttes couler sur mon visage. Puis je me suis mise à sauter par-dessus les flaques d'eau, toute seule, jusqu'au bout de la rue qui va jusqu'au lycée. Je ne saurais dire pourquoi, ça m'a remplie de joie, un bref instant.

Elle avait le visage triste et le regard vague d'une démente
qui s'illuminait ponctuellement d'un rire débile.
Sugar Skull by Julie Filipenko

Hier matin, j'ai été tirée de mon sommeil par le bruit de la porte qui s'ouvrait - ma poignée se classe tout en haut de la catégorie Discrétion, dans ton cul ! C'était ma mère. Généralement, il me suffit de l'entendre ouvrir le volet dans la pièce voisine pour me réveiller. Hier, il a fallu attendre qu'elle ait abaissé la poignée. Encore une fois, en ouvrant les yeux, j'ai eu la sensation de revenir de très loin. Mais c'était différent. Mon rêve essayait de me retenir, quand bien même je ne voyais plus que le noir de mes paupières fermées. Mon rêve continuait à parler. Je ne m'en souvenais plus en me redressant dans mon lit. Je ne m'en rappelle toujours pas. Mais une phrase - la dernière - résonnait toujours dans ma tête : « Tu dois te rendre au port de... » Quel port ? Un nom qui sonne comme Balzac, en plus rude; et ce n'est pas un auteur... « Tu dois te rendre au port de Barzakh ! »

Le troisième et dernier concours blanc de l'année commençait hier. J'ai presque honte, mais je ne trouve même plus le moyen de me mettre la pression. J'ai réussi à me retrouver une fois de plus major de promo sans vraiment rien faire pour. J'avoue qu'il y a quelque chose de jubilatoire à constater l'adresse avec laquelle je m'en tire toujours sans m'être préparée. Mais d'un autre côté, ça m'indiffère un peu. J'aurais pu être deuxième ou troisième, j'en aurais tiré exactement la même satisfaction.
Plus ça va, plus j'ai tendance à me mettre en position d'échec. Mais je m'en tire encore. Et cette fois-ci, je continue de m'embourber encore un peu. Avant, j'aimais juste cultiver une certaine paresse. Je savais que je finirais par faire ce que j'avais à faire. Ces derniers temps, j'ai laissé s'accumuler de plus en plus de retard. J'ai fini par renoncer à réviser.
Hier, l'épreuve d'anglais ne m'a pas donné trop de fil à retordre. Qui sait... peut-être que j'ai foiré. En vérité, je m'en fous. J'admets que le commentaire m'a pris de court. Il fallait quand même le faire, pour résoudre d'écrire une partie sur le rapport entre les dialogues du textes et la luminosité, et trouver le moyen d'écrire dans cette même partie : Walking in the woods by night with a wooden leg is not an easy ride... Et le pire, voyez-vous, c'est que ça m'a fait rire !

L'après-midi - largement grignotée - est passée fichtrement vite. Le temps file toujours quand je ne fais rien. En fait, si, je faisais quelque chose : je lisais le second volume de Death Note, gentiment prêté par une amie. Je me suis mise tardivement aux mangas et j'ai loupé quelques classiques. Aujourd'hui encore, les grosses licences ne m'intéressent pas des masses. Disons qu'au-delà d'un certains nombre de tomes ou d'épisodes, je renonce à me lancer dans une série que je n'aurai pas le courage de finir. Néanmoins, j'aime le sucre. Les pommes, ça n'a jamais été mon truc...
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Hier soir, j'ai cherché « Barzakh » sur Google.
Dans l'Islam, le Barzakh (littéralement "barrière"), le plus souvent interprété comme la barrière entre les mondes physique et spirituel est aussi une étape intermédiaire entre la vie et la mort. C'est là que les âmes attendent le Qiyamah (Jour de la Résurrection).
Ma position quant à la religion est toujours la même qu'en janvier de l'année dernière. Je ne crois en aucun Dieu particulier. En vérité, je crois en l'existence de forces qui nous dépassent. Que ce soit un Dieu ou autre chose, ça m'indiffère pas mal. Quand des parents ont un enfant, ça ne doit jamais être par intérêt : ça ne devrait jamais être pour toucher des allocations ou par espoir que ce dernier veillera sur leurs vieux jours. Quand on conçoit un être, c'est en sachant et en acceptant qu'il ne nous appartiendra jamais. Il en va de même avec les enfants de Dieu. S'il y a un Dieu, quelque part, et qu'il nous a créé, très bien. Mais il n'a pas dû le faire pour lui et il ne doit pas s'attendre à ce que je lui rende quelque grâce.
Cela étant dit, nul besoin de préciser que je n'ai pas ressenti le besoin de relier mon rêve au Coran. Il est vrai néanmoins que, n'ayant jamais ouvert ce livre et n'ayant pas connaissance du vocabulaire qui s'y trouve, je suis assez surprise que le mot « Barzakh », que je ne connaissais pas et que je ne me souviens pas avoir entendu où que ce soit, ait surgi dans mon rêve.
Le fait est que cette voix, dont je ne me remémore pas le timbre, m'a dit de me rendre dans un port. En digne admiratrice de Baudelaire - et ayant lu Philip Pullman dans ma jeunesse - je ne peux que faire le lien entre le port et la frontière de l'au-delà. Allez savoir si tout cela à un sens...

I

Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !

II

Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où !
Où l'homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou !

Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;
Une voix retentit sur le pont : " Ouvre l’œil ! "
Une voix de la hune, ardente et folle, crie .
" Amour... gloire... bonheur ! " Enfer ! c'est un écueil !

Chaque îlot signalé par l'homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin ;
L'Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.

Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques ! 
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques 
Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ;
Son œil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.

III

Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.

Dites, qu'avez-vous vu ?

IV

" Nous avons vu des astres
Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;
Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

La gloire du soleil sur la mer violette, 
La gloire des cités dans le soleil couchant, 
Allumaient dans nos cœurs une ardeur inquiète 
De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

Les plus riches cités, les plus grands paysages, 
Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux 
De ceux que le hasard fait avec les nuages. 
Et toujours le désir nous rendait soucieux !

- La jouissance ajoute au désir de la force. 
Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais, 
Cependant que grossit et durcit ton écorce, 
Tes branches veulent voir le soleil de plus près !

Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace 
Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin, 
Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, 
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !

Nous avons salué des idoles à trompe ; 
Des trônes constellés de joyaux lumineux ; 
Des palais ouvragés dont la féerique pompe 
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;

" Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; 
Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, 
Et des jongleurs savants que le serpent caresse. "

V

Et puis, et puis encore ?

VI

" Ô cerveaux enfantins ! 
Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ;
L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu'assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L'Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
" Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! "

Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l'opium immense !
- Tel est du globe entier l'éternel bulletin. "

VII

Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !

Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit
Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

Comme le Juif errant et comme les apôtres,
A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons espérer et crier : En avant !
De même qu'autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le cœur joyeux d'un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent : " Par ici ! vous qui voulez manger

Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange
Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? "

A l'accent familier nous devinons le spectre ;
Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
" Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Electre ! "
Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

VIII

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !

Charles BAUDELAIRE, « Le voyage ».
Octobus Girl by Lora-Zombie
C'est beau, de l'air. Le vent. Néant.
La sincérité est souvent plus piquante.
L'air est toujours aussi beau.

Histoire de rester dans le thème..



lundi 7 mars 2016

Lutte pour la préservation d'un idéal.

Aujourd'hui, j'apprends à vivre avec la douleur, dehors, dedans, avec des pansements, beaucoup de coton, et davantage encore de patience. Je nourris mon cœur de la satisfaction que me procurent les choses les plus simples, et parfois je n'en reviens pas moi-même.

Pixel-Pusha.


La vérité, c'est que j'ai toujours été à la poursuite d'idylles imaginaires. En connaissance de cause, je persiste à alimenter ces rêveries saugrenues. Néanmoins, une porte s'est refermée, quelque part au fond de moi. J'ignore depuis combien de temps elle était restée ouverte. J'ignore si je serai capable de l'ouvrir à nouveau. Ce n'est pas tant par crainte que mon cœur s'est refermé sur lui-même. Il a déjà été soumis à bien des turbulences ; il a déjà été jeté dans tous les sens comme un avion en papier. Une cicatrice de plus ou de moins, cela n'a plus vraiment d'importance. Malgré le plomb, les aiguilles et toutes les flèches dans ma poitrine, au final, le temps court toujours sans que mon souffle jamais ne s'estompe. Avec ou sans cœur, vous voyez, je tiens toujours debout !

La vérité, c'est que l'on est capables de vivre sans amour. On n'a de cesse de dépeindre cette passion dévastatrice comme une force merveilleuse qui pousse l'homme à se surpasser et donne un sens à sa vie. Néanmoins, à bien y regarder, l'amour n'est rien d'autre qu'un poison : une drogue à laquelle on s’accoutume avec fierté et qui en fin de compte nous réduit au masochisme. Les sentiments nous pleuvent sur la face, nous noient, nous aveuglent et nous tirent vers le fond. L'amour n'est qu'un boulet qui freine nos existences, un miracle par lequel on tente de conjurer le trépas. Mais cette lutte est vaine. Quoiqu'ils préfèrent généralement croire le contraire, les hommes le savent depuis la nuit des temps : cette quête est sans issue. Et quand bien même notre âme sœur se serait échouée, quelque part sur ce vaste globe, nos chances de la croiser un jour sont infimes. Sommes-nous condamner à errer ? À chercher compulsivement l'amour telles des bêtes affamées ? À guetter notre tour comme des paranoïaques ? Tout ça pour au final redescendre sur terre et accepter de mener une existence bancale, avec pour seule moitié la pâle copie d'un idéal trop longtemps malmené.


Si l'amour ne doit être que la spirale vicieuse qui brouille nos idéaux, alors je passerai volontiers mon tour. Non pas parce que j'ai peur, comme beaucoup, de revivre un désastre cyclique. Mais parce que désormais, je connais suffisamment les règles de ce cycle. Prélavage. Lavage. Pleine Lune. Rinçage. Essorage. Croissant. Séchage. Nouvelle Lune. Très peu pour moi. Si je dois endurer la douleur, j'aime autant le faire sans malmener mes idéaux. Pour éviter que quiconque ne fasse voler en éclat toutes mes convictions, le mieux, c'est sans doute encore de ne croire en personne. En vérité, si la porte de mon cœur s'est refermée à présent, c'est avant tout par orgueil.

Gabriel Moreno
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jeudi 8 octobre 2015

Et elle s'occupa l'esprit.

Aujourd'hui, c'est la journée européenne de la dépression ! Mais, ne nous laissons pas submerger.
En ce moment, le quotidien m'inspire des tonnes et des tonnes de petits dessins stupides ...














Plus de dessins débiles sur Ornithorynque 

vendredi 2 octobre 2015

Être Pokédresseur #1

Il y avait autre chose dont je voulais parler aujourd'hui, mais c'est un peu à part... J'ai de nombreux projets de BD en tête - et pas le talent nécessaire pour les mener à bien, paradoxalement. Mais j'ai quand même résolu de créer quelques planches, juste pour le divertissement, quand j'aurai un peu de temps. Voilà, je ne prétends pas faire de l'art. C'est plus pour m'amuser qu'autre chose. Et au passage, ça me permet de m'entraîner un peu.
Voici donc le début d'un petit projet, imaginé pour avancer de façon très très très irrégulière : Être Pokédresseur, avec pour protagoniste ma petite Eulalie, la fille aux cheveux roses qui a traversé la plupart de mes projets de BD jusqu'ici.



Plus grand et meilleure qualité sur DeviantArt


Fazzoletti


Aujourd'hui, j'ai envie de poster une image qui n'a strictement rien à voir avec mon article. Juste pour vous rappeler - apprendre ? - à quel point j'aime Fluffle  Puff ! Oui... Oui... J'aime les yuris version My Little Pony. À vrai dire, et j'en ai un peu honte, je serais capable d'aimer à peu près n'importe quoi, pour peu qu'il y ait du yuri dedans.

Comme d'habitude, je n'ai rien à dire. Comme on le sait, j'aime poster sur ce blog quand j'en ai en réalité le moins le temps, et c'est donc au milieu d'une période chargée que je rédige cet article. La semaine m'a terrassée, j'ai un gros rhume, et je me suis blessée en m'épilant - je vous épargnerai les détails. À moins que vous ayez envie d'en entendre ? Sachez simplement que les bandes de cire froide n'ont pas été pensées pour se faire le maillot, que la colle ne part pas à la douche et que si vous n'avez pas d'huile hydratante, il vaut nettement mieux utiliser une crème solaire qu'un gel hydroalcoolique. ceci étant dit, je vous donne le droit de me juger !

Je suis actuellement en train d'écouter l'album Evolution d'Arkasia, recommandé il y a un bail par une bonne amie. J'ai retrouvé la note dans les confins de mon téléphone au beau milieu d'une soirée étudiante. Et j'écoute ça régulièrement depuis deux semaines.
J'ai aussi renoué avec The Letter Black, dont j'appréciais quelques morceaux voilà deux ou trois ans, grâce à mon vocabulaire d'anglais. Sinon, mes journées sont aussi rythmées par les derniers albums des très bons Rise Against et A Life Divided. Hier, mes trajets en train en solitaire m'ont aussi donné l'occasion d'éplucher le dernier album de One OK Rock, dont quelques morceaux méritent définitivement leur place dans ma playlist Favorites ♥. En rentrant chez moi, j'ai découvert que le single dérangeant de Daoko, MEMEME!, avait une suite : Girl. Le clip n'est malheureusement plus disponible que Vimeo - ce site où, en cherchant bien, vous pourrez même trouver les vidéos plutôt traumatisantes de personnes qui s'amusent à monter des images de nourriture sur des fonds de film porno... Il va falloir que je la réécoute encore un peu pour m'y faire, mais le clip, quoi que toujours aussi perché, est vraiment très sympa ! Et puis - promis, après celle-là j'arrête - puisque j'ai eu la grande idée de regarder Chappie hier soir, je n'arrêt pas d'avoir en tête les chansons de Die Antwood, en particulier Enter the Ninja. Bref, je n'ai que l'embarras du choix pour la fin de cet article ! Pour le reste, je vous engage à aller jeter un coup d'oeil - ou d'oreille - par simple curiosité. Sauf peut-être pour les pornos alimentaires. Avec un peu de (mal)chance, j'aurai l'idée d'en reparler un d'ces quatre !

Je ne vais pas m'étendre au sujet de Chappie, puisque dès que j'ai quelque chose à dire concernant un film - ce qui était le cas hier - je le poste sur Sériebox. Et si vous ne connaissez pas ce site, eh bien courrez vous y inscrire !

My Profile

Je pourrez encore vous parler d'un tas de choses; comme de l'incompétence de la SNCF qui accumule les retard et a encore annulé mon train aujourd'hui, qui m'a fait payé deux cartes (bus et train) durant une année entière alors qu'une seule carte suffisait pour les deux; de Transville qui comme pour compenser cette grosse arnaque m'a offert un mug avec son logo - comme si je rêvais de boire mon café du matin dans un mug de compagnie d'bus ! - de la façon dont j'ai replongé dans mon addiction aux livres d'Amélie Nothomb la nuit passée; de ma passion naissante pour les ornithorynques; de tous les aspects qui font que ma vie est extrêmement bizarres ces derniers temps; du climat malsain qui règne autour de moi en passant par les rêves de révolution que je fais presque chaque nuit et dans lesquels je finis presque systématiquement par devenir dictatrice; ou encore de mes projets du week-end - parce que, oui, j'ai encore une vie, et j'y tiens ! Mais c'est presque déjà fait, et pour le reste, disons que j'ai la flemme. Ou simplement pas envie de m'étendre...

Il est donc temps pour moi de conclure. Et comme je ne suis pas dans une dissertation - et Dieu sait comme j'en ai ma dose, en ce moment ! - je me contenterai d'un titre...




mercredi 16 septembre 2015

Colours avalanche.


Aujourd'hui, j'entame ma carrière de conductrice de bus ! ... Sur simulateur portable, bien sûr.

Gabriel Moreno
Je m'apprêtais à passer une journée dans un cadre malsain et solitaire. Et j'ai été plus qu'agréablement surprise par le cours qu'ont pris les choses. En fait, j'ai vraiment apprécié cette journée. Depuis une semaine, c'était assez inespéré.

Je terminais les cours à midi aujourd'hui. Pour éviter de me plaindre, je vais passer sous silence l'interro de vocabulaire d'anglais, vocabulaire sur lequel je me suis endormie hier soir. Je n'espère même pas avoir la moyenne, mais c'est à peu près le cadet de mes soucis. Je rattraperai ça très vite.

Rendez-vous à 15h30 pour préparer l'intégration de nos petits hypokhâgneux... Pour moi, ça signifiait surtout : aller manger seule quelque part et errer dans la ville pendant quelques heures, all alone. Enfin, il se trouve que je ne me suis pas retrouvée aussi seule que je l'avais imaginé, et j'ai même fini par atterrir avec ma pasta box dans le laboratoire où se préparaient les bouteilles de peinture. C'est assez rare que je me sente concernée par un projet de groupe. Et pour tout dire, c'était quand même bien marrant. Dédicace spéciale à La Badoit et à l'Ecstasy - Don't worry, il ne s'agit que de bouteilles. De bonnes grosses bouteilles remplies de gouaches, de savon, de farine, qui ont fini sur les vêtements, dans les cheveux, sur... On n'sait plus vraiment où de toute façon. Dans tout les cas, c'était vraiment amusant, malgré la pluie. Cette farceuse de pluie - pour ne pas être vulgaire - qui s'est arrêtée en même temps que notre intégration. Alors est venue l'heure de la bâche infernale ! Je vous laisse imaginer : une douzaine d'étudiants traînant dans un parc une immense bâche remplie d'eau peinturlurée. Je vous passe les détails de notre folle entreprise pour vider le plastique de cette drôle de mixture. Tout ce qu'il faut savoir, c'est que ça a été un échec cuisant : la bâche s'est renversée, nous l'avons renversée, un fou-rire a jailli et puis tout est parti en vrille, de la façon la plus drôle du monde. J'ajoute ce souvenir à la liste de ceux sur lesquels personne ne bavera jamais.

«Elle avait l'air d'être une gentille fille. Mais toutes les deux... Vous n'aviez rien à vous dire.»

Depuis hier soir, je me suis souvenu avoir installé sur mon téléphone une merveilleuse application; j'ai nommé Public Transports Simulator. Ce jeu est sans nul doute le meilleur au monde !
Les commandes sont foireuses au possible. Pour avancer, vous êtes obligé d'appuyer sur la pédale d'accélération. Une autre pédale vous permet de reculer. Cependant, lorsque vous maintenez ces pédales, vous accélérez également. Ce qui fait qu'il est quasiment impossible de prendre un virage en maintenant la pédale enfoncée. Bref, vous vous retrouvez vite contrait de faire de micro-accélérations... Le volant est très sensible aussi...



Aujourd'hui, c'était mon premier jour en tant que chauffeur de bus. Les paroles de mes supérieurs se voulaient rassurantes.
J'ai pris le volant en toute confiance. Après tout, nous autres chauffeurs, nous avons droit à un certain pourcentage de pertes...





Je travaille dans une ville vraiment étrange, dans laquelle aucun autre véhicule ne circule sur les routes... 








Du coup, cette ville, dans le principe, c'est un peu le QG des anarchistes : on grille les feux rouges sans jamais se prendre de PV,...







... on roule sur les trottoirs en mode yolo! 
A cela près qu'il n'y a pas d'anarchistes dedans. Parce qu'en fait, comme vous pouvez le constater, il n'y a personne dans cette ville.
Personne à part quelques personnes qui n'ont qu'une hâte : prendre le bus !




Déjà, les gens dans cette ville sont tous des clones les uns des autres. Il y a le type homme, le type femme. Tous les hommes ont la même gueule. Et c'est pareil pour les madames.
Et tous ces messieurs et ces madames, toute la journée,ils ont le même air grave sérieux qui fait peur ! Mais ce n'est pas tout...




En fait, les gens de cette ville... CE SONT AUSSI DES FUCKING DANSEURS CONTEMPORAINS ! Ils passent leur temps à danser dans le bus. Un mélange de poledance et de breakdance, tout à fait original. Sans doute une coutume locale...

   
   

No comment.
Notez cette femme sur la première de ces photos, qui semble hésiter à embarquer. Finalement, elle n'a pas pris place dans mon autocar. Comme elle, beaucoup de paisibles citoyens sont résistants à monter bord de mon bus. Je ne comprends pas pourquoi...




Et comme les gens ne veulent pas monter dans mon bus, je les tue.









Je les défonce tous ! Connards de piétons, debout sur le trottoir comme des réverbères, qui ne m'font pas confiance pour assurer leur sécurité sur les routes désertes de cette ville !
JE VAIS TOUS VOUS TUER !!!!!!





JE VAIS TOUS VOUS TUER !
SALOPERIE DE PIÉTONS !!!!!! JE VAIS VOUS ...
Eh merde, je suis prise en flag' !!




Et enfin, dans cette ville... Un phénomène étrange survient... Des lignes jaunes... qui transpercent l'horizon. Qui transpercent mon bus.
...
Mais que se passe-t-il ? QUE SE PASSE-T-IL ?!!
Non. Non !
Ça ne peut pas... J'ai compris. Tous ces gens, sont des clones. Cette ville est déserte parce que... La fin du monde a eu lieu. Et je suis... la seule survivante. Une survivante avec une mission au-delà du possible, au-delà de l'imaginable : conduire un bus !

BREF, je suis un bus-man badass !!!



mardi 15 septembre 2015

Bloody cuddles.

Shintaro Kago

 Aujourd'hui, je me suis sentie vraiment mal à l'aise. Très mal à l'aise...

People change...

Deux nuit à plancher sur mon travail scolaire. Une troisième en prévision. Ma journée a commencé précisément à minuit, alors que je lisais Qu'est-ce que la littérature ? de Sartre. Soyons francs, je n'aurais jamais eu l'idée de lire ça par moi-même. Mais contre toute attente - et je ne sais pas si je dois cela au manque de sommeil, à ma vague mélancolie ou si ma foi je suis bien objective -, Sartrounet, c'était un petit rigolo ! Vraiment, ce tout plein d'ironie et Je démonte tout c'que vous faîtes ! m'a fait rire sincèrement plus d'une fois. En plus, le monsieur, il aime bien les locomotives : nous avons un point commun !
Enfin, même si j'ai découvert que j'aimais bien Sartre pour son ton critique, ce n'est pas non plus une lecture dont je devrais abuser. À deux heures du matin, les yeux défoncés par la fatigue, se concentrer sur le second chapitre, c'était tout simplement faire jaillir de mes yeux des torrents de larmes incontrôlables. Juste la fatigue. Enfin, je suppose...
Shintaro Kago


Depuis hier, mon âme a du mal à se positionner. Très clairement, je ne suis pas du tout en mesure de décrire les émotions qui m'habitent : je ne sais pas ce que je ressens. C'est comme si un flots d'émotions était là, à tourbillonner en moi, mais que l'organe à travers lequel tous ces sentiments étaient censés prendre forme avait été arraché à mon corps. Il y a des gens dont on dit qu'ils ont un cœur de pierre : l'organe est là, en parfaite forme, mais aucun sentiment n'est capable de le pénétrer. Eh bien, en ce qui me concerne, c'est absolument l'inverse...

Pour se vider l'esprit, on a souvent envie d'écouter de la musique. Mais la plupart des sons m'énervent, à l'heure actuelle. Je ne recours qu'aux écouteurs pour me protéger des bruits du monde extérieur - Ah, il est loin le temps où je rêvais que les gens se parlent sur le quai de la gare ! - et étrangement, tout ce que je peux écouter avec plaisir depuis deux jours, ce sont les chansons de Cocorosie. Il y a vraiment quelque chose qui tient du génie dans leurs arrangements. C'est à peu près le seul instant où je ressens quelque chose d'humain.


En ce moment, je n'ai de cesse de penser à toi; l'ombre délicate qui plane autour de moi, silhouette indistincte. Où s'étend donc l'Eden où tu te voiles ? Perchée sur ton navire, tu glisses le long de mes courants oniriques. Et la houle nous emporte. Moi, un cœur noyé dans ses songes. Toi, l'Idéal que je forge au gré de mes rêveries. Un vague espoir me saisit : l'espoir que tu t'échoues et te penches à mon chevet. Quelque soit ton visage, si tes mots absorbaient à eux seuls l'océan qui se creuse, alors nulle de nous deux n'aurait plus à errer...
Que l'horizon se fissure et laisse jaillir la tempête.


Il y a des moments où j'ai l'impression de ne plus me comprendre moi-même. Je ne sais pas ce que je devrais faire. Revoir mes ambitions à la baisse ? Abandonner mon Idéal dans un caniveau ? ... Il y a des périodes, comme celle-ci, durant lesquelles je n'aspire qu'à m'effacer : devenir invisible au monde. Sans plus être vivante, ni effectivement morte. D'un autre côté, je n'ai qu'une vie. Elle ne sera pas éternelle. Elle pourrait s'arrêter d'ici peu, sans prévenir; dans un an, quelques mois, ou même demain, qui sait. Je suis debout et j'ai suffisamment de dents pour sourire. Je ne vis pas en temps de guerre. Je n'ai pas à me plaindre de mon niveau de vie. Je n'ai pas à me plaindre de mon entourage. Alors, est-ce que j'ai véritablement le droit de me plaindre ? Est-ce que j'ai le droit d'avouer sans honte que je ne suis pas heureuse ? Que je ne suis pas heureuse parce que je poursuis un idéal que je sais, de toute manière, n'être qu'une vulgaire utopie ? Mais est-ce que pour autant je dois y renoncer et me contenter de vivre la vie de tout le monde, renoncer à être heureuse ?

Je ne sais pas ce qu'il y a après la mort, d'aussi près que j'ai pu le voir. Ce grand gouffre est moins effrayant qu'il y paraît. Peut-être y trouvera-t-on la paix. Quoi que... J'ignore cependant ce qui se cache derrière. Je ne suis convaincue ni par l'existence d'un quelconque Paradis - trop peu d'âmes, je suppose, auraient le droit d'y entrer et, s'il était ouvert à la majorité, il ne mériterait, de toute évidence, pas son nom... Rien ne m'assure non plus que la réincarnation existe, quoi que l'idée paraisse séduisante. Et pourquoi donc ? Avoir l'honneur de mener une seconde vie, toute aussi misérable que la première, si ce n'est pas pire ? Il me plaît de croire qu'au bout d'un certain nombre de vies subites, au cours desquelles on donnerait le meilleur de nous-même, l'une d'entre elle nous offrirait enfin le bonheur désiré. Avec tout ce que j'essuie dans celle-ci en dépit de ma bonne volonté, je suis certaine que la prochaine pourrait être merveilleuse. Mais ce ne sont que des histoires qu'on se raconte pour se rassurer devant le néant que paraît l'au-delà. Puisque je suis en vie, maintenant, que j'en ai conscience et que j'ignore si une seconde chance me sera donnée, je dois absolument donner le meilleur de moi-même et ne pas laisser le temps filer entre mes doigts.


Il faut bien une raison de vivre, même si cette raison est vaine. La quête du bonheur, la quête de l'amour, c'est toujours plus prestigieux que de se donner la mort. Parce que le Paradis c'est des foutaises et, après notre trépas, nos tas de poussières seront trop épuisés pour rêver.