dimanche 22 février 2015

CARPE DIEM ~ Si j'étais funambule...



Aujourd'hui, j'ai envie de croire que le bonheur est un état qui s'il ne peut être durable, peut devenir accessible, à qui accepte sa simplicité. J'ai passé beaucoup trop de temps à me prendre la tête, à chercher à atteindre la perfection, à me nier moi-même pour plaire à autrui. J'ai toujours désiré l'inaccessible - l'inexistant ? - et je me suis blessée à chaque fois en manquant de l'atteindre. Chaque nouvelle cicatrice a été une force supplémentaire. J'en suis couverte, à présent, des pieds à la tête. Et, toute aussi forte que je me prétende, j'ai encore besoin d'appui. A quoi ça servirait d'être forte, si je devais affronter la vie seule ? Être forte pour moi-même... ça serait utile, sans doute. Mais ça n'aurait aucun charme. J'ai toujours regardé ma vie comme un tableau sur lequel je me devais continuellement d'ajouter des nuances, pour un jour espérer aboutir à un ultime chef d'oeuvre. J'ai déjà l'idée précise de ce que devrait être l'aboutissement de ce projet. Et c'est aussi abstrait qu'incertain. Cela dit, si ma vie est bien cette oeuvre d'art en perpétuelle constitution, évidemment, elle prétend à une certaine beauté. Elle a besoin de charme et de douceur, comme une toile romantique, de jeux d'ombre et de lumière, et c'est en ce sens que j'accepte le malheur avec un relatif détachement.
En ce moment, cependant, j'aspire à la clarté. Je veux dégager ce ciel couvert qui depuis un certain temps s'étale à l'arrière-plan. J'ai décidé d'arrêter de me prendre la tête, quand tout du moins je le peux. C'est évident que les les questionnements inutiles et l'addiction à la complexité font partie de ma nature profonde. Mais ça ne m'empêche pas de trouver à la simplicité une saveur douce et réconfortante. Je veux aller de l'avant, sans me poser de questions, sans vraiment me demander de quoi demain sera fait : vivre l'instant présent, le déguster autant que possible. Je veux le laisser se briser lentement entre mes dents, dans un léger craquement, le sentir fondre sur ma langue et couler dans ma gorge, en semant sur son passage une traînée de sucre englué.
Il y a beaucoup de choses qui valent la peine d'être questionnées, dans ce monde; beaucoup trop de choses qui méritent que je me prenne la tête pour essayer de les résoudre. Il y a encore bien trop de situations qui me pousse à formuler, au plus profond de moi-même, des désirs psychotiques, délirants, voire chaotiques. Alors, quand c'est possible, je me dis que je ferais mieux de me laisser aller un peu, de prendre la vie comme elle vient et de m'en réjouir, autant que possible, sans me demander combien de temps le bonheur durera, s'il durera... Je ne veux pas placer une confiance aveugle dans tout. Mais quelque part, même si on pense que la chute est irréversible, ce n'est pas en la craignant chaque jour qu'on s'en préviendra mieux. Elle ne sera pas moins douloureuse. J'ai même tendance à penser qu'à cause de cette crainte continue de l'échec, le poids de celui-ci nous pèse plus longtemps sur les épaules. Certes, croire que tout est acquis, c'est prendre le risque de tomber de haut. Je suppose qu'il y a un juste milieu entre les deux... 
Je marche sur un fil, en équilibre dans le vide. Je vois le monde d'en haut, et c'est beau. J'aime m'en prendre plein les yeux. Je sais que je risque de tomber. Mais si j'en avais peur, la chute ne serait pas moins douloureuse, de toute façon. Alors j'avance, sans même songer à cette éventualité.

Je ne peux toujours pas me remettre de la profondeur de Puella Magi Madoka Magica - donc je poste cette chanson, qui me rappelle constamment certains aspects de l'histoire. L'éternel est nécessaire équilibre entre l'espoir et le désespoir et sans doute l'une des réalités les plus manifestes dans cette oeuvre. Je me permettrait de l'appeler oeuvre, parce que rares sont les scénarios qui peuvent prétendre au degré de profondeur de celui-ci.


Actuellement, en regardant Psycho-pass, j'avoue que je retrouve une forme de réflexion intemporelle. Il est plus question de la justice que du bonheur, mais les contradictions éthiques soulevées par cet animé me font vibrer, tant ellse sont difficiles à trancher. Je m'étendrai sur le sujet une prochaine fois, en espérant que la fin de la première saison me donne une piste suffisamment exploitable.
C'est pas tout ça, mais il faut que j'aille regarder Thelma & Louise. A chaque jour son objectif, si petit puisse-t-il être !

mercredi 11 février 2015

A la dérive...

En définitif, la vie n'est qu'une suite d'événements incongrus : une marrée qui va et vient, sans relâche, rythmée par les tempêtes et les périodes d’accalmie, qui tantôt crache les coquillages sur les plages de sable fin, et tantôt les envoie se fracasser sur les rochers; qui parfois charries des bancs de méduses, vomit de verdâtres tas d'algues, se dresse et gobe les vaisseaux, vient chatouiller l'azur de ses crocs ondulés, de ses dentelles d'écume; un jour paisible, un jour perfide, qui à la fois furie et muse, met à l'épreuve tout homme en menaçant de le noyer et qui parfois, prise de pitié, le pousse doucement à la dérive au large de côtes accueillantes.


Aujourd'hui, pour changer, je pense trop !
Je suis fatiguée. Et je n'ai pas grand chose à dire, en réalité... A part peut-être signaler la mort de mon dernier neurone. Je suis vraiment en train de péter les plombs. Le surmenage. J'attends vraiment avec l'impatience l'arrivée du printemps. Même si quelques rayons de soleil ne m'ôteront pas les cernes de sous les yeux, au moins, je pourrai faire le plein de vitamine D ! ...
Je suis bizarre.
J'en ai assez de mes réactions insensées. Je perds complètement la mémoire, parfois. Je perds conscience, carrément. Je fais les choses sans m'en rendre compte, et sans savoir pourquoi. Je me lève, soudainement, et je me mets à tourner en rond dans une pièce. J'éclate de rire, sans raison. Je répète des mots, dans des langues étrangères, juste parce que je trouve que ça sonne bien. J'essaye différentes intonations, je pousse le ridicule jusqu'à perdre mon identité vocale. Je ris de plus belle car je ne retrouve pas ma voix d'origine. Je me sens comme un vieil appareil usagé, rouillé déréglé. Je disjoncte.
Je suis heureuse, à ma façon. Bercée d'espoirs, comme toujours. Des espoirs qui montent en tourbillon en moi, pour mieux me précipiter dans le vide, au bout de la route. Je ne me fais plus d'illusions. Mais j'aime me nourrir de pensées réconfortantes. J'aime avoir la vague impression qu'une place est mienne dans ce monde, que j'ai de l'importance aux yeux de quelqu'un. Finalement, je suis plus égocentrique qu'autre chose. Je me garde juste de trop le montrer. Je pense qu'au fond, nous voulons tous en priorité notre bonheur. N'est-ce pas ? Et, avec toute la meilleure volonté du monde, faire passer quelqu'un avant soi, si ça ne peut pas nous rendre heureux au bout du compte, aboutit nécessairement à l'abandon. L'abandon d'autrui, dans le meilleur des cas : l'abandon de l'idéal et des valeurs auxquelles on croyait jusque là, tout ce qu'on se promettait à soi-même d'accomplir et d'incarner... Dans le pire des cas, on laisse simplement sa vie de côté. On se réfugie où on peut : dans une passion quelconque, une addiction qui soulage, voire dans la mort elle-même.
J'ai collectionné les refuges au cours du temps. J'en ai accumulé suffisamment pour savoir que le bonheur ne s'y trouve pas. Je peux espérer y puiser un peu de réconfort. Au mieux, il m'arrive d'y rencontrer une certaine forme de satisfaction. Mais toujours, dans mon refuge secret, je demeure incomplète.
J'ai un nouveau secret.
Je veux garder mon secret pour moi aussi longtemps que possible. Aussi longtemps que personne ne saura, la flamme de l'espoir continuera de s'agiter en moi. Il y a une recette aux bons secrets. Un secret, pour qu'il soit beau, doit être simple mais pas futile, trop évident pour éveiller les soupçons et suffisamment profond pour qu'en jaillisse l'extase. Je m'en fiche, au fond de moi, que qui que ce soit comprenne. Je me fiche d'être découverte. Je me refuse pour autant à parler. Je me dis que, plus longtemps mon secret sera préservé, plus longtemps il demeurera intouchable. Et jusque là, j'aurai encore le droit d'espérer ma fin heureuse. Une passerelle existera entre mon refuge et la réalité.
Je ris aux éclats. Je suis euphorique.
Merde ! J'avais dit que je devais prendre du recul ! J'avais résolu de faire une pause, de tenter autant que possible de ressembler à une personne calme et saine d'esprit. Mais tout ça, c'est bidon. Tout ça c'est bidon, parce que je suis tarée ! Tant que je n'ai pas franchi la passerelle, je déambule devant comme un fauve, frustré par l'odeur de la chair cuite sur l'autre rive. Je suis tiraillée, entre ma faim et la peur de me noyer.
Si mon coeur pouvait être plus clair qu'une trouble marée, peut-être que mon esprit, lui, connaîtrait le repos. Seulement, constamment, il trouve de quoi s'agiter, et ses palpitation résonne dans tout mon corps. Le désir fait résonner ses rythmes entêtants tandis que ma tête, impuissante, ne raisonne plus du tout. Fuck off ‼ Derrière la passerelle m'attend le vide, encore. Je vais couler une fois de plus, être ramenée par la marée sur la rive, et reprendra ma chasse, le coeur endurci. A force de durcir, je me demande si un jour il ne risque pas de devenir imperméable. C'est la raison pour laquelle j'ai besoin de souffrir... Je veux me rappeler que je suis encore capable de ressentir quelque chose...
Tout ça, c'est dans ta tête, dit une inconnue dans le miroir. Cette inconnue, c'est moi, mais nous ne nous ressemblons pas vraiment. Ce quoi je suis, de quoi j'ai l'air; là encore un petit fossé trouve toujours le moyen de s'insinuer entre deux. Peut-être que le coquillage doit se briser sur les rochers, pour que puisse paraître au grand jour l'éclat de sa perle. Mais si cette dernière est ravalée par les flots, alors je me serai brisée en vain. Je suis fatiguée de prendre des décisions. Je laisse au courant la charge de mes maux...


Tout cela, n'est que le fruit d'une sorte d'écriture automatique. Un bon défouloir, il faut le reconnaître. J'ai toujours considéré que jeter au hasard ses mots sur une page publique était le meilleur moyen de s'en débarrasser. Les enfermer dans un carnet secret, ça serait encore les retenir quelque part... Je l'ai dit, je n'ai qu'un seul secret. Et il ne le restera que le temps d'une saison. La saison de l'espoir, je veux dire : ce dernier à ses propres lois temporelles, et comme la nature il connaît son cycle autonome, au gré duquel il se ternit, se régénère, et poursuit sa ronde sans qu'une interférence, de notre volonté, puisse interrompre sa course.
Je vais aller me vider l'esprit à l'eau de la douche. J'aurais retrouvé l'élément de ma vie; ma noyade cyclique, mon naufrage répété, ma dérive éternelle.


lundi 9 février 2015

Sugarmada !

Aujourd'hui, je me prépare à passer deux semaines intensives. Et j'ai déjà la tête grosse comme une citrouille !

J'ai passé presque tout mon dimanche - seul jour de la semaine où je n'ai pas cours - avec l'Armada espagnole... Mes neurones - je veux dire, le peu de neurones qu'il me reste - ont morflé, grave. J'ai survécu grâce au sucre. Sucette à l'ancienne, saupoudrée de sucre piquant. Ça m'a déchiré la langue, tellement que j'en avais encore mal ce matin ! Entre temps, je m'étais cramé la moitié de la gencive je-ne-sais-trop comment... Probablement en bouffant des pâtes... J'aime tellement les pâtes que je ne leur laisse jamais le temps de refroidir.
Après, tout s'est embrouillé dans mon petit esprit et ça a donné ça :


Aujourd'hui, en philo... J'ai encore un peu en travers de la gorge le DS de samedi matin : une copie exacte du sujet du concours blanc de décembre. Ça serait bien de refaire un sujet, si c'était un sujet fermé et qu'on en avait fait la correction. En l'occurrence, quand il s'agit de restituer le contenu d'une poignée de textes sur un corpus de 83... Et que rien n'a été corrigé précédemment...
C'est quand même drôle de réaliser qu'on pourrait me donner ce même DS à faire 10 fois d'affilé, à chaque fois je répondrait des choses absolument différentes ! A chaque fois, ce que j'ai dit précédemment m'échappe et je me propose de fournir une nouvelle vision de la chose... Il faut croire que je n'arrive pas à avoir d'avis. Ce n'est pas que je n'en ai pas, en général. C'est plutôt que ça serait mal venu de ma part de critiquer les dires de grands philosophes, alors que moi, j'ai suffisamment de raison pour ne pas me comprendre ni même savoir avec exactitude ce que je veux. Quand on erre dans la vie telle une âme sans but, c'est trop facile de juger la pensée de ceux qui se donnent la peine de réfléchir. Ça ne m'empêchera pas de toujours être en désaccord avec Pascal ou Descartes, mais la plupart du temps je préfère avaler la ciguë pour mieux la recracher - quoi qu'après l'avoir recrachée, nul ne sait ce qu'il adviendra de moi...

Ce matin, pour revenir à mon propos, nous parlions d'Eros. C'est assez drôle de constater que, dans ma tête, chaque propos philosophique trouve une illustration parfaite dans Puella Magi. Je ne sais pas si c'était la volonté des réalisateurs, mais le simple fait d'avoir mis en place quelque chose d'aussi symbolique que "le principe du cercle", incarné par Madoka... Les dieux cosmique.. Elle, déesse cosmique... La recherche de sa moitié... Le cercle, ancienne forme humaine, qui doit finalement avaler Homura pour les réunir... Et en même temps cette réunion, Homura le comprend, n'est pas réellement dans l'ordre des choses et ne peut pas conduire au bonheur, tout comme l'amour n'est jamais tout à fait satisfaisant dans le recherche de notre unité perdue... Ironiquement, qui plus est, la relation entre deux filles est un peu contraires aux propos avancés par Aristophane sur les trois sexes initialement possédés par l'homme... La recherche de l'unité par l'effacement des contraintes spacio-temporelles de la séparation, peut quand à elle trouver son illustration dans le pouvoir d'Homura. Le fait que les choses sont immuables, que le changement ne fait que les empirer...
Je ne sais pas si c'est moi qui suis complètement obsédée par ce film d'animation ou bien si c'est une véritable petite perle de génie qui illustre, à sa façon, d'innombrables thèses philosophiques !

Je me demande si mon professeur a choisi de nous parler d'Eros tout spécialement cette semaine.
Je m'en serai passé.
Parfois, je me demande si je suis faite pour aimer. Je ne veux pas dire tomber amoureuse. Ça, c'est assez facile. Bien entendu, il faut rencontrer la personne de qui on va tomber amoureuse. Mais, pour peu que je rencontre quelqu'un avec qui j'arrive à avoir l'impression de faire partie de quelque chose, quelqu'un qui, en quelques sortes, vit dans le même mode que moi - Et déjà là, la tâche s'avère rude ! - je suis capable de m'attacher assez facilement, rapidement, trop fort sans doute... C'est là que débutent les problèmes. Je pense être capable d'aimer de la bonne façon : de la plus belle façon qui soit : inconditionnellement et de façon relativement désintéressée. Donner sans compter, je sais faire. Me jeter sereinement dans la gueule du loup, c'est dans mes cordes. Survivre à tout ça, je peux y parvenir. Mais, constamment, je me fracasse le crâne sur la même pierre en chutant : la plus belle façon d'aimer est la plus douloureuse pour qui ne reçoit rien en retour.
J'ai peur.
J'ai peur d'aimer, parce que je sais que je vais me vider, m'investir autant que je le peux. Et, comme d'habitude, je ne recevrai rien en retour. Je ne veux pas dire rien, je veux dire rien en comparaison aux efforts que je fais. Parce qu'aimer me demande beaucoup trop d'énergie. Je ne suis pas aussi forte que je veux m'en donner l'air. Je suis résistante, c'est vrai. Je tiens toujours le coup. Mais ça ne signifie pas que je ne souffre pas. De toute évidence, si je n'arrive pas à prendre soin de moi-même, comment je pourrais m'investir pour quelqu'un d'autre ? Parce que, de ce que j'ai pu remarquer, cette personne ne prendra pas soin de moi en retour...
Comme c'est douloureux, de se retrouver seule devant le miroir, de vouloir vivre le grand amour et de savoir, au fond de soi, que tout cela est vain, pire encore : l'amour n'est qu'un poison. Je le sens, d'un froid intense, couler dans mes veines et je pense avec délice : Je meurs pour toi, regarde ! Je meurs pour toi et tu ne feras rien pour me sauver ! ... Sauf que toujours, malgré les maux qui me tiraillent, je suis en vie. Et je poursuis cette errance sentimentale, seule, sans attache... Si quelqu'un daignait me tenir en laisse, au moins, j'aurais l'impression d'appartenir à une relation...
...
En fait, j'aimerais que quelqu'un ressente pour moi ce que je suis capable de ressentir. Je voudrais être aimée d'un amour égoïste, que l'on veuille me posséder, que l'on me veuille plus que toute autre chose. Je voudrais quelqu'un qui soit prêt à mourir pour moi. Après tout, si l'intensité de votre amour ne dépasse pas votre attachement à la vie, je mets en doute sa sincérité. Le plus beau des amours vaut cent fois plus que la vie. Moi, j'espère bien qu'un jour, je ne laisserai mourir d'amour... Quand j'aurais trouvé quelqu'un qui en vaut vraiment la peine.

Venant d'apprendre que je reprenais les leçons de conduite jeudi... Je vais devoir redoubler de boulot, donc je me sauve !


jeudi 5 février 2015

Aiskros.

Aujourd'hui, j'ai eu une révélation, en glissant sur une plaque de verglas.



Tout était gelé ce matin et j'ai failli mourir plusieurs fois entre la gare et le bus, le bus et le lycée. D'habitude, il y a une chose que j'aime particulièrement le jeudi : comme je commence tard, mon père a déjà dû partir au travail depuis quelques heures quand je décolle de la maison, et il ne me fait donc pas conduire. Je n'aime pas franchement conduire; peut-être que je ne me sens pas très à l'aise au volant. J'ai toujours l'impression que je ne domine pas la voiture : ce n'est qu'une machine imprévisible et la moindre maladresse peut tourner à la catastrophe...
Le jeudi, je prends le train.
Cependant, ce matin, tout était gelé. Le sol glissait. Surtout sur les passages piétons. J'ai levé la tête, moins d'une seconde. Dès que j'ai arrêté de regarder mes pieds, j'ai dérapé. L'équilibre n'est pas vraiment mon fort. Pourtant, c'est assez rare que je tombe - à croire que du haut de mes misérables dix-huit ans, je connais suffisamment bien la chute pour être capable de l'appréhender, la plupart du temps. De justesse, donc, j'ai retrouvé la maîtrise de mon corps et j'ai évité de manger, tête première, la chaussée.
C'est là que l'illumination a eu lieu.
Au final, quand j'y réfléchi - et ce genre de situation me pousse la réflexion sous le nez -, mon propre corps n'est pas si différent de la voiture. Ça n'est rien de plus que l'engin par le biais duquel mon esprit se meut. Je ne suis pas en train de poser les prémices d'une thèse sur la vacuité de notre corps, dans laquelle je dirais que sa matière futile ne vaut pas la peine d'être préservée et que je vous donne rendez-vous, vendredi soir, pour une amusante partie de mutilation collective. Loin de moi cette idée ! Autant il y a une certaine distance entre mon corps et moi, autant je lui accorde un minimum de soin. Force est de reconnaître qu'il est le vecteur de ma vie et donc la condition nécessaire de ma pensée... Pas de mutilation au programme, donc. Désolée de briser ainsi vos espoirs !
Non, ce que j'ai réalisé, c'est purement et simplement la mesure dans laquelle mon corps et la voiture, c'était la même chose. Exactement la même chose. A une échelle différente.
Et donc, voilà ce que je me suis dit : Il faut que je fasse un dessin ! ... Oui, c'est ce que je me suis dit. Et puisque par chance, le jeudi, j'ai toujours vingt minutes d'avance, j'ai entamé un le dit dessin. Malheureusement, en se faisant, j'ai réalisé qu'un dessin, c'était un peu maigre, pour tout ce que j'avais à y mettre.
Alors, en cours de géographie, au lieu de dormir, j'ai monté un tout autre projet. - Je sais que je m'égare, mais tout cela a toujours rapport avec la plaque de verglas - Voilà l'idée : Je vais faire une bande-dessinée !

Une bande dessinée... D'accord... Mais sur quoi ?
Eh bien... Sur une fille... Qui s'habille.

Je serai vraiment ravie d'exposer mon projet plus amplement, mais, pour le moment, c'est tout ce que j'ai à dire. Et, d'autre part, il faut encore que je m'occupe de Pépita - la biatch au prénom de biscuit dont traite ma version d'espagnol...

Sur ce...


J'ai ça en tête depuis près d'une heure...

mercredi 4 février 2015

Pourquoi je n'ai pas fait mes devoirs hier ?
... Un élan de narcissisme m'a convaincue de me lancer dans mon autoportrait. Enfin, on se calme. J'ai quand même choisi de me baser sur une photo de mes 4 ans. Du coup, à l'époque, je peux encore dire que j'étais mignonne.

Bon, en ce qui concerne le dessin, c'est le premier vrai projet que je griffonne réellement avec ma tablette. Je veux dire, sans passer par mes anciennes méthode de colo par ordi, qui manquaient - gravement ? - de fluidité. Objectivement, j'ai encore beaucoup de travail à faire sur les ombres, et même sur les détails en général (cheveux, visage,...) Je relativise un peu les choses parce que, d'une part, j'ai travaillé à partir d'une photo complètement pixelisée et, d'autre part, avant ça, je ne faisais pas d'ombres du tout, donc en soi ça demeure un bon début.
En même temps, même si dans le cas général mes ombres demeurent dégueulasses, j'avoue que je suis plutôt contente de mon travail des couleurs en ce qui concerne ma culotte. Ouais, je sais c'que vous allez dire... Espèce d'exhibitionniste ! ... Alors... J'avais quatre ans... Et puis ce n'est pas sans raison que ma date d'anniversaire est aussi la journée mondiale du nudisme ! D'accord, ce n'est pas vraiment ce que vous vous disiez ? En fait, vous pensiez plutôt que ça n'était pas étonnant, de ma part, cette focalisation sur la culotte... Eh bien, c'est certainement révélateur... Et ça l'était tout autant lorsque j'avais quatre ans. J'admets qu'il était encore un peu tôt pour que je songe à faire mon coming-out, mais maintenant ça fait un bail que la question est réglée. Alors, oui, je l'avoue, j'éprouve un intérêt particulier pour les culottes; et je n'en ai même pas honte !

Ça me fait penser qu'hier, justement, je lisais une bande-dessinée à la gare. Le mardi, je finis tôt. Mais la SNCF se contrefout royalement de mes horaires, donc j'en suis réduite à attendre mon train pendant près de deux heures. Je pourrais rester au lycée dans une salle d'étude, c'est vrai. Mais, d'une certaine façon, j'aime mieux m'exposer à l'ambiance de la gare. Je peux toujours regarder les passants et m'inventer des histoires; laisser aller mes songes au gré de mes fantasmes.
La veille au soir, j'avais eu la bonne idée de commencer Dans mes veines - j'étais d'ailleurs un peu surprise en réalisant que le titre référait à la drogue (Ô_ô) En tout cas, c'est le genre d'histoire qui se coupe en pleine action, et moi, les histoires qui se coupent en pleines actions, ça me frustre toujours ! Je veux savoir la suite ! Et je ne peux pas attendre ! ... Je vous laisse imaginer ce que j'endure en attendant qu'ils daignent nous pondre la saison 2 de Shingeki no Kyojin ! ... En tout cas, comme je suis une fille prévoyante - parfois - j'avais eu la bonne idée d'acheter du même coup les deux tomes de Dans mes veines. Alors, je n'ai pas subi trop longtemps la frustration. Le fait est qu'il était tard, lundi soir, et je me suis dit que la gare offrirait un cadre tout aussi propice à ce genre de lectures. C'est vrai qu'après avoir vainement tenté de me contenter sur Proust à la gare, je me suis rabattue sur les mangas... Une bande-dessinée, c'était un peu plus encombrant, mais bon, le sachant, j'avais fait un peu de place dans mon sac.
Hier, à la gare, j'ai été acheté mon ticket pour le musée. Sortie scolaire oblige. C'était bien, avant le bac, quand l''établissement s'occupait de tout à notre place. J'aime bien être une grosse assistée; la semaine dernière j'ai même découvert ce que voulais dire être débitrice... Et moi qui croyais que c'était un truc cool... (-_- )"
Bref, après m'être fait arnaquée sur le tarif étudiant, je me suis posée sur un siège pour une bonne heure. A côté de moi, une gamine, de tout au plus une dizaine d'années. J'étais presque choquée de voir qu'on pouvait laisser des enfants de cet âge tous seuls à la gare. Remarquez, ce n'est pas mon problème !
Moi, j'étais plongée dans ma BD. Derrière moi, un type assis sur le muret, à côté de la borne. Il n'y a jamais assez de sièges, au milieu de l'après-midi, surtout quand ils ferment la salle d'attente pour y faire le ménage. A croire qu'ils n'ont jamais réfléchi à l'heure où ça devrait être fait. Le type en question jetait par-dessus mon épaule un regard constant. Il lisait les pages à mon rythme, je suppose. Comme je suis lente à la lecture et que j'aime laisser vagabonder mon regards sur les illustrations, ça ne devait pas être trop compliqué à suivre.
A côté, des filles qui se succèdent et froncent les sourcils devant ma lecture. Hors contexte, c'est vrai que les paroles crus, les histoires de lesbiennes et les innombrables proxénètes, ça pouvait avoir l'air d'une lecture de perverse. Au final, j'ai trouvé la fin un peu trop vite expédiée. Néanmoins, j'ai passé une agréable lecture. Un approfondissement n'aurait pas été mal venu et une part de moi ose espérer une suite... Qui ne viendra certainement jamais.



En ce moment, je manque terriblement de motivation. J'agis presque de façon mécanique, sans entrain, comme si j'avais laissé mon âme au placard. Mon corps avance, mais le coeur, lui, n'y est pas. Je subis docilement la routine. Ma vie s'est réglée sur une cadence régulière, si régulière qu'elle en devient carrément chiante.
On m'a remis mon relevé de notes aujourd'hui. Je suis major. Evidemment, ça me réjouis. Ça serait con de prétendre le contraire. Je suis plutôt satisfaite de moi, c'est un fait. Paradoxalement, dans un sens, ça m'indiffère. Si j'avais été deuxième ou troisième, je ne pense pas que ça m'aurait procuré moins de satisfaction. Peut-être est-ce parce que je ne donne pas toujours le meilleur de moi-même. C'est vrai que je travaille cette année, plus que les précédentes. Mais d'un autre côté, mon tempérament paresseux n'est jamais très loin. Je ne travaille pas vraiment comme la plupart des gens. Je vais à mon rythme. Je fais les choses quand je les sens. Ça ne me dérange pas vraiment de toujours tout remettre au lendemain, de faire ce qui me plait pendant des jours et de finalement passer mon week-end sous une montagne de boulot. Faire mon travail la veille pour le lendemain, ça ne me stresse même plus, ça ne me provoque plus la saisissante poussée d'adrénaline dont je pouvais encore me délecter auparavant. Alors souvent je laisse la paresse prendre le dessus en moi, j'attends le dernier instant. L'effacement du stress est plutôt bénéfique sur ma productivité, il faut le reconnaître. Quand je décide de faire quelque chose, malgré mon manque flagrant de régularité, il faut reconnaître que j'y mets du mien pour faire une production de qualité. Néanmoins, même en m'imposant ce genre de timings serrés, l'étincelle ne s'anime pas.
A côté de ça, je vois quelques personnes qui travaillent clairement plus que moi, qui se font un sang d'encre pour leurs résultats et à qui la première place procurerait sans doute une réelle satisfaction. Quelque part, moi qui n'arrive même pas à retenir ma moyenne, aussi marquante devrait-elle être, j'ai la sensation de ne pas mériter ce que j'ai.

J'essaye de relativiser - pour changer. Je suis actuellement au beau milieu de ma déprime hivernale. C'est devenu une sorte d'événement annuel, à tel point qu'il faudrait songer à le marquer de cérémonies spécifiques. Le phénomène commence au mois de novembre, quand les feuilles des arbres finissent de s'écraser au sol, que le ciel se couvre, que la nuit grignote le temps un peu plus chaque jour, et que la fatigue nous gagne tous inexplicablement. Dès que je me retrouve obligée de me bourrer de vitamines, je sais que les engrenages sont alignés. Et c'est reparti pour un tour !
Les vacances d'hiver m'offrent la jolie mascarade de Noël. Même s'il faut parfois se forcer un peu au début, on y trouve toujours de quoi sourire. C'est réellement à la rentrée des vacances que les choses dégénèrent. Et encore, je peux toujours me réconforter à l'idée d'échapper à des partiels. Cela dit, voilà le réel moment où j'ai perdu la motivation. Pas l'ambition, juste la flamme qui brûlait au fond. Un peu comme un phénix dont les cendres givrées ont fini par former un bonhomme de neige. J'attends la fonte des glaces.
Le mois de janvier, l'optique d'une nouvelle année qui s'entame. Généralement, j'accueille chaque nouvelle année avec un sac d'espoir et une bonne dose de positivisme. Cependant, ça fait quelques temps que j'ai renoncé à prendre de bonnes résolutions. Ça m'évite de manquer à ma parole et de porter ça sur la conscience durant les douze mois qui suivent.
La fin du mois de janvier est toujours un moment pénible. J'ai le coeur qui s'émiette une année sur deux, à cette période. Les autres années, il est givré. C'est le cas actuellement. On pourrait me planter un pieux dans le coeur, demain, je suis persuadée que je ne ressentirais rien. C'est comme si même la douleur me fuyait. Au moins, quand je souffre, je sais que je suis en vie. L'année prochaine, si mon cycle infernal se poursuit, j'aurais peut-être le luxe de verser quelques larmes. Je ne sais pas vraiment laquelle de ces deux alternatives est la plus convenable. Dans les deux cas, je suppose que je prends l'habitude.
Février. Heureusement que ce mois est le plus court de l'année. Le concepteur du calendrier, j'en suis presque certaine, avait prévu le coup ! En attendant les vacances, durant lesquelles je peux espérer lâcher prise et attendre patiemment mon dégivrage, les jours qui défilent portent mes maux à leur point culminant. J'attends la chute avec une passivité sereine. Quand j'essaye de changer les choses, de toute façon, mes efforts portent si peu de fruits que j'ai résolu de ne plus m'épuiser vainement.
Quand les crocus sortiront de terre, peut-être retrouverais-je mon sourire d'antan...

Puisque j'ai coutume de finir en musique, et que j'ai réalisé il y a un peu plus d'une semaine à quel point Fall Out Boy était génial (*o*) ...

Fuck off ! La culture antique me poursuit ! \( >w<)"/
... Sinon, je remarque que les gens aiment toujours autant péter des câbles pour rien sur YouTube. Suffit qu'un clip montre quelques images religieuses et BAM! Polémique. Surtout que bon; je ne pense pas vraiment qu'il y ait de revendications religieuses de la part de FOB. Je n'ai pas vraiment fait de recherches pour confirmer ce que j'avance. Mais selon moi, c'est juste un clip : une vidéo qui illustre une chanson, quoi. On essaye de la rendre jolie et quand on en a assez de montrer des images de couples qui se disputent, rompent, se remettent, et parfois meurent entre temps pour provoquer au public un peu plus d'émotion, on se tourne vers le registre historique et, parce qu'on ne veut pas non plus balancer aux gens une encyclopédie visuelle sur fond de batterie, on garnie le tout d'une bonne dose de romance. Alors bon... Les catholique qui vont se sentir insulter parce que "Jesus est noir"...
Déjà, il serait bon de se souvenir que le Christ est né dans l'actuelle Israël. Le soleil tape quand même pas mal, dans ce coin, donc si moi et mes origines belges nous arrivons à prendre la couleur du chocolat en été, sans crème de bronzage et parfois même sans foutre le nez dehors, le fils de Dieu ne devait pas avoir le teint particulièrement pâle, ou bien il recourait aux poudres de Marie Antoinette ! Quoi, c'est pas la bonne époque ? (^o ^ )#
Bon, j'exagère un peu, on sait tous que les israéliens n'ont pas la peau aussi mate que le monsieur du clip-vidéo. Mais, si je ne m'abuse, nos ancêtres les romains aimaient beaucoup crucifier des gens, pour le fun, de temps en temps. Surtout les catholiques, c'est vrai, quoi que c'était plus distrayant de les envoyer dans les arènes se faire massacrer en public et servir de repas aux lions. Du coup, que je sache, Jesus est loin d'avoir été le seul crucifié de son siècle et, pareillement, les catholiques noirs existent. Donc, franchement, ceux qui alimentent cette petite polémique futile n'ont absolument pas de vie, c'est à dire autant que moi pour prendre le temps de tenir ce blog ! - Remarquez, vu la régularité de mes posts, je peux bien me permettre de dire cela !