jeudi 10 septembre 2015

Falling deeper.

Aujourd'hui, mes chimères ont pris fin. Jusqu'à la prochaine fois.

Ania Tomicka
Il y a sept mois, je tombais amoureuse. Le printemps commençait à pointer le bout de son nez, les oiseaux chantaient, j'avais envie de croire que tout était possible. J'avais peur, mais j'étais confiante. Je voulais croire au conte de fées. Forcée de constater à présent que les contes ne prennent pas vie par enchantement, juste parce qu'on le désire. Les promesses que l'on nous fait s'envolent vers le lointain, et jamais réellement on n'en voit les effets.

Cela fait plusieurs mois que je me prépare à ce jour.
Malgré mon envie d'être la princesse bien aimée d'une jolie romance, je ne suis pas aussi niaise que j'aime le faire croire. J'aimerais pouvoir vivre quelque chose de simple et de beau. Mais toutes les belles choses sont éphémères en ce monde. On s'accroche à des rêves échoués dans la boue. Et quand on relève la tête, on s'aperçoit que tout ce qu'on a obtenu, c'est un amas de poussière détrempée.

C'était la dernière chance. La dernière fois que je voulais essayer de croire en la magie de l'amour. À présent, je sais que je me suis fourvoyée. Je ne dois plus attendre cette grande et belle histoire. Je suis condamnée à patauger dans la boue et à me contenter d'un bonheur de pacotille... Est-ce vraiment le cas ? Je refuse d'aspirer à des choses médiocres. Je refuse le destin, tout simplement. Rien ne doit être écrit d'avance. Je suis mon propre brouillon. Je veux me chiffonner moi-même, me laisser tordre le coeur autant de fois qu'il le faudra, jusqu'à ce que le papier soit trop usé pour se plier à nouveau...

Je regardais dans tes yeux, encore et encore. En vain, je cherchais l'étincelle que j'y voyais avant. Je me sentais transparente. Incapable de te comprendre, ma solitude s'intensifiait sous les coups de ton indifférence... Et toi, tu ne me voyais pas.

Je lasse les autres, semble-t-il.
Les morceaux de bonheur dont je parviens à me saisir glissent entre mes doigts et s'échappent.
Les rêves se fondent petit à petit dans la routine, puis se font oublier.

Je savais que ce jour viendrait. Je savais que j'aurais mal. Je m'y été préparée.

J'ai eu mal.

Assez mal pour pleurer, cette fois. Assez mal pour ne pas pouvoir fermer l’œil de la nuit. La fatigue et l'hystérie ont pris le dessus. La nuit est passée à une lenteur... Je savais que j'étais condamnée, que je me lèverai uniquement pour entendre ma sentence. Je ne voulais pas que le jour se lève. Je ne voulais pas non plus rester dans le doute, seule dans le noir. J'aurais voulu que quelqu'un soit là pour me prendre dans ses bras et me dire "Tout va bien se passer, je ne te lâcherai pas." Mais les voix dans ma tête ne disent jamais ce genre de choses. Elles ne savent que remuer les mauvais souvenirs et dessiner des rêves dérisoires.
J'aurais voulu me réveiller, quelques mois en arrière, et découvrir que tout cela n'était qu'un cauchemar idiot. Mais la seule idiote, dans l'histoire, c'est moi.

Je me suis assoupie pendant une trentaine de minutes. Et d'étranges images ont défilé dans mon esprit... Je me suis rendue compte d'un certain nombre de choses. Je ne suis pas encore parvenue à faire le tri dans tout ce bordel, mais les songes m'ont amené une douce euphorie. Je me suis mise à rire aux éclats, de moi-même, de ma stupidité. Comment avais-je pu croire que quelque chose de bien m'arriverait ? Comment je pouvais encore être triste, alors que ce qui se produisait n'était que la suite logique des événements de ces derniers mois ? Comment puis-je être aussi naïve ? Croire des toujours et des jamais. Je ne me lasserai jamais de toi. Je n'ai jamais ressenti ça pour personne. Ressenti quoi ? Ce sentiment qui s'essouffle sitôt un premier cap franchi ? Je ne suis pas sûre qu'il ait jamais s'agi d'amour... L'amour est plus fort que cela. Alors, je suppose que ça n'en était pas. Ce sentiment ressemblait à de l'amour. Il y ressemblait tellement qu'il pensait sans doute en être. Mais ce n'était qu'un leurre. Et moi, qu'est-ce que je ressentais durant tout ce temps ? Une intense excitation, suivie d'une profonde frustration; c'est tout ce que je suis en mesure de répondre.

Le vent se lève, 
Il faut tenter de vivre.




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