mardi 15 septembre 2015

Bloody cuddles.

Shintaro Kago

 Aujourd'hui, je me suis sentie vraiment mal à l'aise. Très mal à l'aise...

People change...

Deux nuit à plancher sur mon travail scolaire. Une troisième en prévision. Ma journée a commencé précisément à minuit, alors que je lisais Qu'est-ce que la littérature ? de Sartre. Soyons francs, je n'aurais jamais eu l'idée de lire ça par moi-même. Mais contre toute attente - et je ne sais pas si je dois cela au manque de sommeil, à ma vague mélancolie ou si ma foi je suis bien objective -, Sartrounet, c'était un petit rigolo ! Vraiment, ce tout plein d'ironie et Je démonte tout c'que vous faîtes ! m'a fait rire sincèrement plus d'une fois. En plus, le monsieur, il aime bien les locomotives : nous avons un point commun !
Enfin, même si j'ai découvert que j'aimais bien Sartre pour son ton critique, ce n'est pas non plus une lecture dont je devrais abuser. À deux heures du matin, les yeux défoncés par la fatigue, se concentrer sur le second chapitre, c'était tout simplement faire jaillir de mes yeux des torrents de larmes incontrôlables. Juste la fatigue. Enfin, je suppose...
Shintaro Kago


Depuis hier, mon âme a du mal à se positionner. Très clairement, je ne suis pas du tout en mesure de décrire les émotions qui m'habitent : je ne sais pas ce que je ressens. C'est comme si un flots d'émotions était là, à tourbillonner en moi, mais que l'organe à travers lequel tous ces sentiments étaient censés prendre forme avait été arraché à mon corps. Il y a des gens dont on dit qu'ils ont un cœur de pierre : l'organe est là, en parfaite forme, mais aucun sentiment n'est capable de le pénétrer. Eh bien, en ce qui me concerne, c'est absolument l'inverse...

Pour se vider l'esprit, on a souvent envie d'écouter de la musique. Mais la plupart des sons m'énervent, à l'heure actuelle. Je ne recours qu'aux écouteurs pour me protéger des bruits du monde extérieur - Ah, il est loin le temps où je rêvais que les gens se parlent sur le quai de la gare ! - et étrangement, tout ce que je peux écouter avec plaisir depuis deux jours, ce sont les chansons de Cocorosie. Il y a vraiment quelque chose qui tient du génie dans leurs arrangements. C'est à peu près le seul instant où je ressens quelque chose d'humain.


En ce moment, je n'ai de cesse de penser à toi; l'ombre délicate qui plane autour de moi, silhouette indistincte. Où s'étend donc l'Eden où tu te voiles ? Perchée sur ton navire, tu glisses le long de mes courants oniriques. Et la houle nous emporte. Moi, un cœur noyé dans ses songes. Toi, l'Idéal que je forge au gré de mes rêveries. Un vague espoir me saisit : l'espoir que tu t'échoues et te penches à mon chevet. Quelque soit ton visage, si tes mots absorbaient à eux seuls l'océan qui se creuse, alors nulle de nous deux n'aurait plus à errer...
Que l'horizon se fissure et laisse jaillir la tempête.


Il y a des moments où j'ai l'impression de ne plus me comprendre moi-même. Je ne sais pas ce que je devrais faire. Revoir mes ambitions à la baisse ? Abandonner mon Idéal dans un caniveau ? ... Il y a des périodes, comme celle-ci, durant lesquelles je n'aspire qu'à m'effacer : devenir invisible au monde. Sans plus être vivante, ni effectivement morte. D'un autre côté, je n'ai qu'une vie. Elle ne sera pas éternelle. Elle pourrait s'arrêter d'ici peu, sans prévenir; dans un an, quelques mois, ou même demain, qui sait. Je suis debout et j'ai suffisamment de dents pour sourire. Je ne vis pas en temps de guerre. Je n'ai pas à me plaindre de mon niveau de vie. Je n'ai pas à me plaindre de mon entourage. Alors, est-ce que j'ai véritablement le droit de me plaindre ? Est-ce que j'ai le droit d'avouer sans honte que je ne suis pas heureuse ? Que je ne suis pas heureuse parce que je poursuis un idéal que je sais, de toute manière, n'être qu'une vulgaire utopie ? Mais est-ce que pour autant je dois y renoncer et me contenter de vivre la vie de tout le monde, renoncer à être heureuse ?

Je ne sais pas ce qu'il y a après la mort, d'aussi près que j'ai pu le voir. Ce grand gouffre est moins effrayant qu'il y paraît. Peut-être y trouvera-t-on la paix. Quoi que... J'ignore cependant ce qui se cache derrière. Je ne suis convaincue ni par l'existence d'un quelconque Paradis - trop peu d'âmes, je suppose, auraient le droit d'y entrer et, s'il était ouvert à la majorité, il ne mériterait, de toute évidence, pas son nom... Rien ne m'assure non plus que la réincarnation existe, quoi que l'idée paraisse séduisante. Et pourquoi donc ? Avoir l'honneur de mener une seconde vie, toute aussi misérable que la première, si ce n'est pas pire ? Il me plaît de croire qu'au bout d'un certain nombre de vies subites, au cours desquelles on donnerait le meilleur de nous-même, l'une d'entre elle nous offrirait enfin le bonheur désiré. Avec tout ce que j'essuie dans celle-ci en dépit de ma bonne volonté, je suis certaine que la prochaine pourrait être merveilleuse. Mais ce ne sont que des histoires qu'on se raconte pour se rassurer devant le néant que paraît l'au-delà. Puisque je suis en vie, maintenant, que j'en ai conscience et que j'ignore si une seconde chance me sera donnée, je dois absolument donner le meilleur de moi-même et ne pas laisser le temps filer entre mes doigts.


Il faut bien une raison de vivre, même si cette raison est vaine. La quête du bonheur, la quête de l'amour, c'est toujours plus prestigieux que de se donner la mort. Parce que le Paradis c'est des foutaises et, après notre trépas, nos tas de poussières seront trop épuisés pour rêver.


3 commentaires:

  1. " - A quoi ça sert? De toute façon le monde est horrible! C’est complètement absurde d’essayé d’être heureux dans une monde aussi atroce!
    - C’est vrai.
    - Quoi?
    - Des choses horrible arrive tout les jours, c’est vrai. Alors comparé a ça le bonheur en sois, ce n’est pas le but. Ressentir l’horreur des choses et comprendre qu’on ne va pas mourir de ce ressenti, c’est ça le but! " Grey’s anatomy

    Moi je dirais que ce qui fait qu'on est vivant, c'est que l'on ressent des choses, donc si on prend le problème a l’envers le but serais de ressentir le plus que l'on peut affin de vire! Parce que peut être qu'on a qu'une chance, alors il faut essayer d'en retiré le plus possible, quoi qu'il se passe une fois que tout sera fini.

    Je trouvais que cette citation correspondais bien a ta situation. Mais après oui il faut bien une raison de vivre, et si ta raison c'est la poursuite de ton idéale, alors continue, ne t’arrête pas, c'est but magnifique, même si peut être infini... Dans tout les cas, courage! <3

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    1. Bravo Grey's Anatomy ! Tu m'ôtes les mots, là... C'est vrai que ressentir le maximum de choses, faire en sorte que notre vie soit la plus riche possible, c'est peut-être ça, le but. Cependant, je suppose que tout le monde recherche le bonheur, plus ou moins consciemment. Cette conscience est probablement un peu trop exacerbée chez moi...

      Quoi qu'il en soit, on continue d'avancer. Merci beaucoup et, puisque nous aurons tous besoin de courage pour mener nos vie, je t'en souhaite tout autant ! ♥

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    2. C'est vrai que finalement on recherche peut-être le bonheur, mais je pense qu'il ne faut pas en faire un obsession.

      Merci beaucoup!

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