lundi 23 mars 2015

Heartbeats & voices in my head.

En ce moment, j'ai l'impression de retomber amoureuse tous les jours, de la même personne. 

Camilla D'Errico

Pendant quelques instants, parfois, j'ai l'impression d'avoir treize ans à nouveau, et d'avoir droit à une seconde chance. Ce n'est pas vraiment comme si j'avais fait en sorte de louper quelque chose dans le passé. Je ne me suis simplement pas toujours attachée au bonnes personnes, et parfois même j'ai confondu amour et orgueil. Je ne pense pas que cela vaille néanmoins la peine d'avoir des regrets. Je crois que la personne envers laquelle j'ai été la moins honnête, à cette époque de ma vie, c'était moi-même. Il aurait été difficile d'être sincère envers autrui quand je ne savais pas moi-même qui j'étais. Je suppose que je devais payer pour mon ignorance. Je ne voudrais pas effacer ces mauvaises expériences, pour rien au monde. C'est grâce à elles, quelque part, que je sais où je vais maintenant. Je voulais être mon propre brouillon, une fille de papier, froissée et raturée, qui se laisse porter un peu au hasard. Maintenant que l'encre a séché sur moi, j'ai appris à avoir un peu plus d'ambition.
En somme, je devrais remercier toutes les personnes qui, jusqu'ici, ont eu l'immense amabilité de me casser, de me rabaisser, de me briser le coeur. Merci infiniment ! Grâce à vous, maintenant, j'ai appris beaucoup de choses. Je sais que je n'ai pas besoin de chercher à plaire à qui que ce soit, que tout ce qui se dit sur mon dos n'est que du vent. Les langues des vipères peuvent bien siffler tant qu'elles veulent, leur venin s'est avéré ne pas être mortel. Et si mon coeur se fend, peu m'importe : je sais à présent que les blessures se pansent. J'ai décidé de ne plus ouvrir mon coeur aux personnes qui n'en valent pas la peine.
Actuellement, je vis quelque chose de simple et de beau. Je ne sais même pas pourquoi j'ai accepté qu'il en soit autrement dans le passé.

J'étais heureuse à l'idée de voir venir le printemps. Déjà parce que la douce euphorie qui plane sur mon esprit me donne envie de voir percer les premiers bourgeons - le poète romantique qui se cache au fond de moi est aux aguets ! Mais aussi parce que la grisaille commence à devenir pesante; on s'en rend surtout compte quand un coin de ciel bleu se dévoile derrière quelques nuages. Je n'y pensais plus, tiens ! Le ciel a été bleu un jour ? ... C'est que c'est joli, en fait... Il ne devrait jamais en être autrement... Je suis contente de commencer ma journée alors qu'il fait déjà clair. Je suis contente de rentrer le soir avant qu'il fasse noir. Enfin, juste après avoir pensé à quel point j'étais contente que les beaux jours reviennent, je me suis rappelée qu'ils apportaient avec eux des inconvénients qui avaient échappés à mon esprit depuis le printemps dernier. Les rayons du soleil qui m'éblouissent tandis que je conduis, et surtout, SURTOUT, ces fucking fucked pitits pollens qui commencent déjà à voler partout et à me chatouiller les narines. Atchoum ! Atchoum ! Acccchtouum !
Pas besoin de vous faire un dessin.

La masochiste tapie en moi - ça commence à faire beaucoup de monde dans ma tête, j'ai l'impression ! - a résolu de passer sa khôlle de culture antique uniquement sur des textes philosophiques, lesquels font près de trente pages. Je sens d'ici surgir le commentaire sadique et je me vois déjà, pétrifiée et incapable. Please, Nietzsche, c'mon save me ! Vous avez remarquez la fâcheuse tendance de cette fille à parler d'elle à la troisième personne ? Eh ! ... Mais tu es qui, toi ? ... C'est évident. Je suis toi. Ah, fort bien, ça me rassure... Qu... QUOI ?!

Sur ce, j'ai envie de vous dire que je n'arrête pas de me passer cette chanson depuis trois semaines. Je ne connaissais pas vraiment Floor - ni sa voix - et je suis très agréablement surprise. Je suis une fan tardive de Nightwish, que j'ai découverts avec Amaranth et l'album Dark Passion Play. Je vois déjà venir ceux qui me diront qu'Anette n'avait rien à faire dans le groupe et leur a gâché deux albums... C'est vrai que sa voix n'est en rien comparable à celle de Tarja, dont j'apprécie également aussi énormément les chansons - bien davantage avec Nightwish qu'en solo, d'ailleurs. Mais on ne peut pas non plus lui reprocher de chanter mal. Anette n'a certes pas une voix habituelle pour le métal symphonique. Il suffit de jeter un œil - ou une oreille - à ses précédents projets pour s'en convaincre. Cela dit, elle a vraiment apporté un souffle de nouveauté au groupe et leur a ouvert de nombreuses possibilités. Tarja a une magnifique voix, mais une voix qui aussi semble assignée d'avance à un certain type de chansons. La voix d'Anette m'a semblé plus modulable. Il est vrai qu'après avoir écouté Imaginaerum, j'ai réalisé que Dark Passion Play n'était vraiment pas un album à la hauteur ni de Nightwish, ni d'Anette. Mais elle n'est pas réellement en cause, je suppose. Parce que les possibilités vocales qu'elle a déployé dans ce second album avec le groupe était vraiment bluffantes ! Si après avoir entendu Scaretale vous n'êtes pas convaincu de sa maîtrise du chant, franchement... Enfin, ça n'est que mon avis. Tout ça pour vous dire que j'ai trouvé les deux précédentes chanteuses talentueuses, chacune à leur façon. Et en découvrant Floor sur ce morceau je suis assez confiante pour la suite. Je n'attends plus que de recevoir le prochain album dans ma boite aux lettres lundi prochain ! 


Cette parenthèse musicale étant refermée, je m'éclipse - sol(it)aire.

samedi 21 mars 2015

Ghost in my life.

Aujourd'hui, je ne sais pas par où commencer. Je ne suis même pas certaines d'avoir des choses à dire. Ce n'est pas que la vie soit encore si monotone. En tout cas, parce que maintenant le printemps qui depuis quelques semaines s'est installé en moi s'est imposé jusqu'au calendrier, cette forme de monotonie a pris un certain charme. C'est étrange de se dire que quelques gouttes d'eau, un peu plus pures que les autres, peuvent éclaircir la surface de tout un océan !

"It's yuri, it's yaoi, it's everything you want." ~ Kaethe Butcher

Il y a quelques jours, j'avais un peu de mal à savoir comment je me sentais. Pour la première fois depuis longtemps, je pense pouvoir dire sans mentir que tout va bien, sur tous les plans. Que je vais bien. Peut-être que je manque un peu de sommeil, mais les choses devraient pouvoir s'arranger dans les semaines à venir - quoi que... De toute façon, j'ai toujours passé plus de temps à rêvé qu'à dormir. J'ai toujours passé plus de temps à rêvé qu'à toute autre chose, d'ailleurs. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'avoir des regrets. Certains penseront certainement que je suis passé à côté de ma vie, plusieurs fois. Moi, je pense l'avoir vécue assez pleinement jusqu'ici, avec une vision du monde qui m'était propre et une façon de voir les choses qui toujours a saupoudré sur mon quotidien quelques grains de magie. Certes, parfois, il a s'agit de magie noire. J'ai souvent noyé ma vie dans la mélancolie. C'était une façon comme une autre de saisir les beautés du monde. La mélancolie est un matériau particulièrement fructueux. Rares sont les choses qu'une âme romantique ne voudrait pouvoir y sculpter. Aussi absurde que cela puisse paraître, une vision sombre du monde m'a souvent permis de voir la lumière.
Je ne saurais pas dire que ma vie est parfaite, aujourd'hui. Il y a encore un long chemin à parcourir. Une part de moi se surprend même à espérer qu'il sera semé d'embûches ! Je ne me fais pas d'illusion. Je sais aussi qu'il y aura toujours une ombre sur ma vie. Ce n'est pas comme si on pouvait prendre une gélule magique et faire table rase du passé. Ce ne serait en rien une bonne chose, d'ailleurs. Il faudrait se résoudre à sacrifier les bons moments, à oublier les détours laborieux au creux desquels notre personne s'est forgée. Tout ça pour que cessent de nous hanter quelques tâches noires sur le tableau !
Il y a quelques jours, je me suis rendue compte que j'étais faible, malgré tout ce que je pouvais prétendre. Je garde la tête haute devant les autres, je m'interdis de pleurer en public, j'essaye de ne pas étaler mes ennuis, je m'efforce toujours de sourire ou de me reclure dans le silence, pour ne pas affecter autrui. J'essaye toujours de me décharger, tour à tour, à petites doses, sur quelques personnes que j'ai jugées de confiance, pour éviter d'exploser et d'empirer encore la situation. C'est la réaction typique que j'ai eu ces dernières années, face à des problèmes d'ordres divers. C'est ma façon de gérer les choses et de garder mon calme. Seulement, dès que je suis dépassée par les événements, dés qu'un problème en fait n'est plus proprement le mien, si je ne peux pas le maîtriser, toutes ces faiblesses enfouies en moi refont surface. Et on peut dire que je me les prends en pleine gueule ! Clairement - et c'est assez drôle, quelque part -, les scénarios catastrophes qui prennent forme dans ma tête m'atteignent plus que les réels ennuis. Ces hypothèses farfelues, à la limite de la paranoïa, il ne serait pas véritablement approprié de les confier à qui que ce soit. Tel est le mal qui me rongera toujours de l'intérieur.
Vous avez du mal à voir où je veux en venir. Pourtant, je pense que c'est un sentiment commun. Le passé est toujours là, comme un fantôme, qui souffle sur nous un petit vent de nostalgie, mais qui aussi parfois plante des aiguilles dans notre coeur. Quand on a toujours connu le succès dans un domaine, on ne craint plus vraiment un éventuel échec - c'est ce dont je parlais il y a quelques temps. En revanche, lorsque sur un autre plan la vie nous a constamment déçu, on a du mal à se faire à l'idée qu'elle puisse soudainement nous accorder quelque chose à la hauteur de nos espoirs. Et constamment on attend la chute. On souffre, sans raison, juste parce qu'on a peur d'avoir à encaisser un coup supplémentaire. C'est invraisemblable, absurde même. On ne devrait jamais être trop sûr de soi. On ne devrait jamais non plus laisser le doute nous envahir. Mais personne n'est parfait. C'est ainsi que nos faiblesses pointent le bout du nez.
Ce qui fait la différence, quelque part, je suppose que c'est la façon dont on gère les choses. Chez moi, les mauvais souvenirs ont tendance à devenir des fantômes encombrants. Je ne sais pas réellement si je doute d'autrui ou de moi-même, en général. J'aurai tendance à penser que c'est de moi que viennent les échecs, parce que je n'ai pas réussi à être à la hauteur,... Cela dit, ces derniers temps, j'ai décidé que j'allais simplement arrêter d'essayer d'être à la hauteur de quoi que ce soit, excepté de la personne que j'ai envie d'être. Je me dis qu'on m'appréciera sûrement davantage pour ce que je suis. On ne devrait jamais essayer de changer qui on est - j'ai bien dit qui et pas ce que -, pour plaire à qui que ce soit. Le fait est que, même en ayant résolu d'être juste moi - ni mieux, ni moins bien -, je crains toujours d'être décevante. Je suppose qu'il faut que j'essaye, de quelque manière, de croire un peu plus en moi; ou bien simplement d'accepter l'idée que décevoir autrui n'est pas quelque chose d'inacceptable. C'est sûrement le meilleur point de vue à adopter, lorsqu'on a renoncé à être parfaite.
On sait que l'on aime réellement quelqu'un lorsqu'on a réussi à trouver quelque beauté dans chacune de ses petites imperfections. En tout cas, c'est ma façon d'aimer. C'est aussi la façon dont j'espère être aimée : avec les faiblesses et les ombres que je traîne, sans avoir besoin de cacher quoi que soit. Être acceptée pour qui je suis. J'insiste sur ce qui, parce que bien des ce que peuvent être amenés à - et parfois doivent - changer. Je n'ai plus honte de dire que je suis fragile, parce que la force véritable consiste peut-être juste à le reconnaître...