samedi 21 mars 2015

Ghost in my life.

Aujourd'hui, je ne sais pas par où commencer. Je ne suis même pas certaines d'avoir des choses à dire. Ce n'est pas que la vie soit encore si monotone. En tout cas, parce que maintenant le printemps qui depuis quelques semaines s'est installé en moi s'est imposé jusqu'au calendrier, cette forme de monotonie a pris un certain charme. C'est étrange de se dire que quelques gouttes d'eau, un peu plus pures que les autres, peuvent éclaircir la surface de tout un océan !

"It's yuri, it's yaoi, it's everything you want." ~ Kaethe Butcher

Il y a quelques jours, j'avais un peu de mal à savoir comment je me sentais. Pour la première fois depuis longtemps, je pense pouvoir dire sans mentir que tout va bien, sur tous les plans. Que je vais bien. Peut-être que je manque un peu de sommeil, mais les choses devraient pouvoir s'arranger dans les semaines à venir - quoi que... De toute façon, j'ai toujours passé plus de temps à rêvé qu'à dormir. J'ai toujours passé plus de temps à rêvé qu'à toute autre chose, d'ailleurs. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'avoir des regrets. Certains penseront certainement que je suis passé à côté de ma vie, plusieurs fois. Moi, je pense l'avoir vécue assez pleinement jusqu'ici, avec une vision du monde qui m'était propre et une façon de voir les choses qui toujours a saupoudré sur mon quotidien quelques grains de magie. Certes, parfois, il a s'agit de magie noire. J'ai souvent noyé ma vie dans la mélancolie. C'était une façon comme une autre de saisir les beautés du monde. La mélancolie est un matériau particulièrement fructueux. Rares sont les choses qu'une âme romantique ne voudrait pouvoir y sculpter. Aussi absurde que cela puisse paraître, une vision sombre du monde m'a souvent permis de voir la lumière.
Je ne saurais pas dire que ma vie est parfaite, aujourd'hui. Il y a encore un long chemin à parcourir. Une part de moi se surprend même à espérer qu'il sera semé d'embûches ! Je ne me fais pas d'illusion. Je sais aussi qu'il y aura toujours une ombre sur ma vie. Ce n'est pas comme si on pouvait prendre une gélule magique et faire table rase du passé. Ce ne serait en rien une bonne chose, d'ailleurs. Il faudrait se résoudre à sacrifier les bons moments, à oublier les détours laborieux au creux desquels notre personne s'est forgée. Tout ça pour que cessent de nous hanter quelques tâches noires sur le tableau !
Il y a quelques jours, je me suis rendue compte que j'étais faible, malgré tout ce que je pouvais prétendre. Je garde la tête haute devant les autres, je m'interdis de pleurer en public, j'essaye de ne pas étaler mes ennuis, je m'efforce toujours de sourire ou de me reclure dans le silence, pour ne pas affecter autrui. J'essaye toujours de me décharger, tour à tour, à petites doses, sur quelques personnes que j'ai jugées de confiance, pour éviter d'exploser et d'empirer encore la situation. C'est la réaction typique que j'ai eu ces dernières années, face à des problèmes d'ordres divers. C'est ma façon de gérer les choses et de garder mon calme. Seulement, dès que je suis dépassée par les événements, dés qu'un problème en fait n'est plus proprement le mien, si je ne peux pas le maîtriser, toutes ces faiblesses enfouies en moi refont surface. Et on peut dire que je me les prends en pleine gueule ! Clairement - et c'est assez drôle, quelque part -, les scénarios catastrophes qui prennent forme dans ma tête m'atteignent plus que les réels ennuis. Ces hypothèses farfelues, à la limite de la paranoïa, il ne serait pas véritablement approprié de les confier à qui que ce soit. Tel est le mal qui me rongera toujours de l'intérieur.
Vous avez du mal à voir où je veux en venir. Pourtant, je pense que c'est un sentiment commun. Le passé est toujours là, comme un fantôme, qui souffle sur nous un petit vent de nostalgie, mais qui aussi parfois plante des aiguilles dans notre coeur. Quand on a toujours connu le succès dans un domaine, on ne craint plus vraiment un éventuel échec - c'est ce dont je parlais il y a quelques temps. En revanche, lorsque sur un autre plan la vie nous a constamment déçu, on a du mal à se faire à l'idée qu'elle puisse soudainement nous accorder quelque chose à la hauteur de nos espoirs. Et constamment on attend la chute. On souffre, sans raison, juste parce qu'on a peur d'avoir à encaisser un coup supplémentaire. C'est invraisemblable, absurde même. On ne devrait jamais être trop sûr de soi. On ne devrait jamais non plus laisser le doute nous envahir. Mais personne n'est parfait. C'est ainsi que nos faiblesses pointent le bout du nez.
Ce qui fait la différence, quelque part, je suppose que c'est la façon dont on gère les choses. Chez moi, les mauvais souvenirs ont tendance à devenir des fantômes encombrants. Je ne sais pas réellement si je doute d'autrui ou de moi-même, en général. J'aurai tendance à penser que c'est de moi que viennent les échecs, parce que je n'ai pas réussi à être à la hauteur,... Cela dit, ces derniers temps, j'ai décidé que j'allais simplement arrêter d'essayer d'être à la hauteur de quoi que ce soit, excepté de la personne que j'ai envie d'être. Je me dis qu'on m'appréciera sûrement davantage pour ce que je suis. On ne devrait jamais essayer de changer qui on est - j'ai bien dit qui et pas ce que -, pour plaire à qui que ce soit. Le fait est que, même en ayant résolu d'être juste moi - ni mieux, ni moins bien -, je crains toujours d'être décevante. Je suppose qu'il faut que j'essaye, de quelque manière, de croire un peu plus en moi; ou bien simplement d'accepter l'idée que décevoir autrui n'est pas quelque chose d'inacceptable. C'est sûrement le meilleur point de vue à adopter, lorsqu'on a renoncé à être parfaite.
On sait que l'on aime réellement quelqu'un lorsqu'on a réussi à trouver quelque beauté dans chacune de ses petites imperfections. En tout cas, c'est ma façon d'aimer. C'est aussi la façon dont j'espère être aimée : avec les faiblesses et les ombres que je traîne, sans avoir besoin de cacher quoi que soit. Être acceptée pour qui je suis. J'insiste sur ce qui, parce que bien des ce que peuvent être amenés à - et parfois doivent - changer. Je n'ai plus honte de dire que je suis fragile, parce que la force véritable consiste peut-être juste à le reconnaître...






2 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec toi, être qui on est, l'accepter et accepter son passé est pour moi une des choses les plus importantes :) Je suis contente que tu aie bien aussi, il commence à faire beau, ça fait du bien (bien que je doit admettre un petit penchant pour l'obscurité). Je pense que tu peux, avec le temps, transformer tes fantômes en des appuis qui t'aiderons à avancer, de plus, pour moi, la beauté d'une personne réside justement dans toutes ses petites imperfection, qui font que justement cette personne est différentes des autres.

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    1. J'aime bien l'obscurité mais pas vraiment l'hiver... Je préfère de loin les nuits d'été, tardives et chaudes, pendant lesquelles on peut déambuler dehors et faire des feus de camp, par exemple, à cette ombre qui tôt dès novembre signe la fin de la journée... J'aime le froid, j'aime l'ombre, mais pas l'hiver : il manque la magie... S'il y avait de la neige, je serai capable de trouver ça joli, mais ça n'a pas été le cas depuis longtemps par chez nous...
      Je ne suis pas sûre, pour ma part, que les fantômes finissent toujours par partir. Je crois qu'il faut juste apprendre à vivre avec. Mais c'est vrai qu'ils peuvent devenir des tremplins pour surmonter d'autres obstacles.
      J'avais une théorie intéressante sur la beauté singulière. Je t'en ai parlé, non ? Ces petites imperfections qui s'intègrent tellement bien dans le Tout d'une personne qu'elles deviennent des sortes de petites touches de grâces, d'accessoires charmants - je parle tant en ce qui concerne le physique que les traits de caractère. Ce qui à priori semblerait être un défaut s'intègre tellement bien dans une personne qu'il devient ce petit détail qui fait la différence avec le reste du monde. Mais ici, je parlais aussi de défauts en tant que tels; pas seulement de la beauté singulière. Parce que les défauts sont ce qui nous rendent humain. Ça serait vraiment horrible d'aimer une personne parfaite, si soi-même on a renoncé à l'être. On a aussi tendance à idéaliser l'être aimé, au début. Et puis, soudainement, on perçoit un défaut, un défaut dont on pourrait trouver qu'il est dérangeant. Mais on se dit "Elle aussi, elle a des défauts, comme moi, et je les accepterai, et je les aimerai, parce qu'ils font partie d'elle." C'est peut-être ça, encore plus que reconnaître la beauté singulière d'une personne, qui fait la beauté de l'amour... Je suis vraiment sentimentale ces derniers temps, dis-moi !

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