vendredi 9 janvier 2015

Des fois je me demande s'il vaut mieux mourir d'un seul coup d'une balle dans la poitrine, ou bien ravagé par une maladie lente et douloureuse...

J'ai eu un choc quand j'ai entendu que c'était fini.
D'abord, parce que j'ai un peu eu la sensation de sortir d'un cauchemar. Tout ce qu'on a entendu ces derniers jours paraissait surréaliste. J'avais l'impression d'assister en direct à l'incipit d'un de ces romans post-apocalyptiques. Parfois, je ressens un pincement au coeur, quand je vois à la télévision des images de la guerre dans le monde. Ça me paraît déjà surréaliste. Les images de la guerre en Syrie, j'avais déjà la vague impression que c'était un film. Après, je me mettais à penser qu'il y avait de vrais gens au milieu de ce carnage, et je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir mal à l'aise, parce que j'étais assise à la table du repas, avec autant de nourriture que je pouvais en avaler, que ma mère avait été acheter au supermarché sans prendre aucun risque particulier, parce qu'on pouvait être assis tous ensemble et échanger toutes les idées que nous voulions sans entendre les coups de feu au-dessus de nos têtes... Alors, quand j'entends que des innocents se font abattre dans mon propre pays, je suis bien obligée d'admettre que tout ça n'a vraiment rien d'une fiction. C'est comme sentir la guerre à nos portes, et je frémis. Je déplore la mort de milliers d'humains depuis des millénaires. Cependant, quand j'ai entendu que les assassins avaient été abattus, je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir soulagée, et même heureuse d'une certaine façon. Ces gens-là étaient inhumains, c'est peut-être pour ça que je n'arrive pas à me dire que la mort, en ce qui les concerne, est quelque chose d'horrible. Mon premier choc a été un soulagement, intense et presque malsain.
Ensuite, je me suis rendue compte que c'était des paroles en l'air, rien de plus qu'un mensonge réconfortant. Dire que c'est fini, ça n'a pas de sens. A mon sens, les choses viennent tout juste de commencer. Je ne dis pas que nous devons nous attendre à voir éclater demain la troisième Guerre Mondiale. En fait, la guerre est déjà là depuis longtemps. C'est juste que de nos jours elle ne s'exhibe plus de la même façon, et parallèlement les gens ont appris à faire l'autruche. Ça ne sera pas une Guerre Mondiale : les Etats ne sont plus directement impliqués. Je ne dis pas non plus qu'il n'y a plus un pays pour déclarer la guerre à un autre : même en Europe, des événements récents nous ont suffisamment bien prouvé le contraire. Cependant, au-delà des guerres d'Etats, une Guerre Transnationale a éclaté : un conflit sans frontières; des armes qui ne cherchent plus à réduire une puissance gouvernementale, mais bien l'essence de l'humanité. Si nous nous laissons avaler par le conflit, nous deviendront tous des bêtes sauvages et détraquées. Alors non, c'est loin d'être fini. A présent, il ne s'agit pas de se relever et de tourner la page; il s'agit d'encrer profondément cela dans notre mémoire et de tout mettre en oeuvre pour qu'une telle chose n'arrive plus. Il s'agit de bâtir les fondation d'un monde meilleur, un monde auquel j'ai envie de croire... Je suppose que ceux qui connaissent la guerre dans son état le plus atroce n'ont pas le loisir de se raccrocher à un espoir. C'est à nous, nations prétendument développées, de lancer l'impulsion qui répandrait sur ce monde le souffle d'une ère nouvelle. J'aimerais connaître une recette qui permettrait d'inspirer les meilleurs sentiments à tous les êtres qui peuplent ce monde, que chacun voie en l'autre un semblable et non plus un rivale et juge qu'il est de son devoir d'en respecter l'intégrité. Je souhaite au plus profond de moi qu'un jour, ce songe se concrétise. Même si ce doit être après ma mort, après de longues batailles, d'interminables combats entre l'Homme et sa bestialité, sa raison et ses croyances démesurées. peut-être que la seule chose qui vaille la peine de vivre est d'imaginer ensemble un monde meilleur...

C'est facile de parler, vous me direz. C'est facile d'écrire tout ce qui nous passe par la tête.
Sans doute. Au moins, cela ne blesse personne...



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