jeudi 8 janvier 2015

Je rêve d'un monde...

Le 7 janvier, c'était le jour où mon colis devait partir. Finalement, je suis contente qu'il ne soit arrivé qu'aujourd'hui, sinon j'aurai eu du mal à m'en réjouir. Au moins, ce soir, je me dis que c'est un petit lot de consolation. J'ai maintenant tous les films de Puella Magica...


Apparemment, pendant que j'étudiais, à l'abris derrière les murs, des tarés immoraux on encore fait parler d'eux. Je crois que l'on est jamais véritablement en sécurité nulle part. Seulement, en ce moment, dans ce pays, on doit vraiment se sentir vulnérables, surtout sur Paris. J'avoue que j'ai souvent eu peur d'un éclatement de ce type. Mais il ne faut pas avoir peur, c'est ce que je me dis maintenant. Céder à la peur, c'est perdre d'avance. On doit prendre sur nous et montrer que, même si on prend nos vie, on ne nous enlèvera jamais nos idées !
Ma mère me dit "Tous les journaux de France sont sous surveillance. Et tu veux devenir journaliste..." C'est vrai qu'il y a de quoi flipper. Mais pas de quoi renoncer. De tout temps, les gens ont dû se battre pour leurs idées. Ça ne me décourage pas.

Aujourd'hui, le lycée a organisé une minute de silence. Pour moi, ça a sûrement été plus d'une heure de silence. Qu'est-ce que je pouvais dire, de toute façon ? Il n'y a pas de mots face à de tels actes. Il n'y a pas de mots assez atroces pour décrire la barbarie.
Même si j'essaye, je ne retrouve pas foi en l'humanité. Une minute de silence était la moindre des choses que nous devions à des victimes. Quand certaines personnes ne respectent pas le deuil et se mettent à converser, quand la minute écouler des gars se mettent à rire et lâchent : "Cool, on a loupé cinq minutes de cours !"... Petit con, douze personnes sont mortes injustement. Et toi tu ne penses qu'à louper cinq foutues minutes de cours ?! Quand je disais que nous n'étions qu'une bande d'égocentriques ! Il y avait d'autres gens, qui se plaignaient de la pluie. Il a plu toute la journée, sans arrêt, comme si les nuages reversaient sur nous toute la tristesse du monde. C'est vrai que c'est inconfortable, la pluie. De là à se plaindre... Je sais de quoi je parle : j'ai élevé la plainte au niveau d'un art de vivre. Mais le respect passent avant. Douze personnes sont mortes hier, pendant que moi j'engloutissais innocemment un thermos de pâtes. Des gens ont perdus la vie. Qu'est-ce que c'est, à côté, une minute sous la pluie ? Au moins, nous sommes vivants... Mais peut-être que c'est peu de choses, en fin de compte. A chaque fois que je me dis qu'au moins, je suis en vie, la dialectique du maître et de l'esclave vient me trotter dans la tête. Et alors je me demande pourquoi je vis, au juste. Parfois j'ai le sentiment qu'il faudrait accomplir quelque chose. Cependant, je ne vois pas vraiment quoi, jusqu'ici. On pourrait dire que j'attends la Révélation.

En attendant, si je ne peux pas changer le monde, je peux toujours prendre ma plume.
J'ai fais un dessin...





Les personnes usant de la force pour se faire entendre ne sont rien de plus que des lâches, incapables d'argumenter leurs idées. Nous nous battrons, avec nos mots, avec nos âmes, pour toutes les valeurs auxquelles nous croyons encore, pour retrouver foi en l'humanité et construire ensemble ce monde, ce monde où seuls les mots seront nos armes.
NEVER GIVE UP !




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